“Guerre de perception” : les républicains ouvrent une enquête en destitution contre Joe Biden

Depuis le Capitole à Washington, Kevin McCarthy, le speaker de la Chambre des représentants a annoncé mardi que les républicains lançaient une enquête en destitution contre Joe Biden, première étape avant un éventuel impeachment. Son parti aurait “mis au jour des allégations crédibles et sérieuses quant à la conduite du président Biden”, a-t-il justifié. Mais avec trois drapeaux américains derrière lui, pendant qu’il s’adressait aux journalistes, Kevin McCarthy “ressemblait à un otage”, ironise The Atlantic.

Le site, comme une grande partie de la presse américaine, se focalise sur les motivations derrière l’annonce plus que sur le contenu des allégations. Les républicains veulent “venger” l’ex-président Donald Trump, qui a connu deux procédures de destitution pendant son mandat, assure The Atlantic. Alors “s’il n’a jamais fait aucun doute que la majorité républicaine chercherait à un moment ou à un autre à destituer Biden, […] l’abrupte enquête en destitution du speaker est un exemple supplémentaire du fait qu’il se bat encore pour conserver son poste”, estime The Atlantic.

Après les élections de mi-mandat de 2022, qui ont redonné la Chambre aux républicains, l’élu californien a dû attendre quinze tours pour être désigné speaker, forcé de passer des compromis avec la frange la plus conservatrice de son parti en quête des votes manquants. C’est cette frange, qui réclame une enquête depuis longtemps, qu’il tenterait d’apaiser aujourd’hui, explique USA Today.

The New York Times note que certains de ces élus “ont menacé de l’évincer”, furieux qu’il ne tienne pas, selon eux, ses engagements en matière de réduction des dépenses fédérales. Le Floridien Matt Gaetz, un courtisan de Donald Trump, a exprimé sa colère contre lui sans ambiguïté au Congrès. Autrement dit, “les républicains MAGA lui ont forcé la main”, titre Newsweek. Or le GOP doit désormais s’entendre avec les démocrates pour éviter un défaut de paiement du gouvernement à la fin du mois. Sans accord, l’Amérique, dans l’impossibilité de payer ses fonctionnaires, risquerait un “shutdown”.

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