Guerre Israël-Hamas : un amphi de Sciences po bloqué par des soutiens à Gaza, indignation dans la majorité

Le logo de l’école Sciences po sur sa porte d’entrée (image d’illustration)
BERTRAND GUAY / AFP Le logo de l’école Sciences po sur sa porte d’entrée (image d’illustration)

POLITIQUE - « Insupportable et illégal. » La ministre chargée de l’Égalité et de la Lutte contre les discriminations Aurore Bergé a dénoncé, comme une partie de la majorité, l’action d’étudiants qui ont occupé ce mardi 12 mars un amphithéâtre de Sciences po Paris en soutien aux Palestiniens, et empêché une membre de l’Union des étudiants juifs de France (UEJF) d’y entrer.

Les faits se sont produits mardi matin, quand une centaine d’étudiants ont occupé l’amphithéâtre principal de l’établissement dans le cadre d’une « journée de mobilisation universitaire européenne pour la Palestine », qui a bloqué la tenue d’un cours magistral.

Une étudiante de l’UEJF « été empêchée d’accéder à l’amphithéâtre » où se tenait l’action, et « des propos accusatoires ont été prononcés (à la tribune, NLDR) à l’encontre » de l’association étudiante, a dénoncé Sciences Po sur le réseau social X (ex-Twitter).

« Plusieurs lignes rouges ont été franchies »

La direction « saisira la section disciplinaire en vue de sanctionner ces agissements intolérables », ajoute-t-elle. « Nous considérons que plusieurs lignes rouges ont été franchies », a-t-elle dit à l’AFP.

« Nos établissements sont des lieux d’études et de débats (...). Il est intolérable et choquant d’y subir la moindre discrimination, la moindre incitation à la haine », a condamné sur le réseau social X la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche Sylvie Retailleau qui s’est rendue sur place.

« Ce qui s’est passé a un nom : l’antisémitisme », écrit pour sa part Aurore Bergé. « La dérive de Sciences Po est inquiétante. L’école doit garantir la sécurité des étudiants de confession juive et prendre des mesures de sanctions immédiates », a renchéri le député Renaissance Benjamin Haddad.

« Ce déchaînement de haine et de violence contre des étudiants est inacceptable », a ajouté son collègue Charles Rodwell. Anne-Laurence Petel condamne, et compare même ces « dérives » à celles de « Vichy », pendant la Seconde Guerre mondiale.

« Limite franchie à Sc Po (...). Les étudiants de l’UEJF y sont pris à partie comme juifs et sionistes », a dénoncé l’association étudiante sur X, tandis que le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), Yonathan Arfi, a déploré un « antisémitisme d’atmosphère ».

Selon une étudiante de Sciences Po présente dans l’amphithéâtre, l’étudiante de l’UEJF a été empêchée d’entrer « pour des raisons de sécurité, parce qu’elle avait auparavant intimidé des étudiants pro-Palestiniens ». « Elle est la seule à n’avoir pu entrer. D’autres membres de l’UEJF ont assisté aux débats », a affirmé cette étudiante à l’AFP, sous couvert d’anonymat.

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