“En guerre contre le bonheur”, le régime iranien censure la danse virale d’un vieil homme

“Une nouvelle forme de protestation contre le gouvernement secoue l’Iran, écrit The New York Times : un engouement viral pour une chorégraphie sur une chanson folk enjouée, sur laquelle on tape des mains pour accompagner le refrain rythmé, ‘Oh, oh, oh, oh’. Tout est parti de la ville de Rasht, dans le nord-ouest du pays, lorsque Sadegh Bana Motejaded, 70 ans, a commencé à danser et à chanter en pleine rue, devant son étal du marché aux poissons, enjoignant à la foule de l’accompagner.

Parfois surnommé “Oncle Sadegh”, l’homme est également connu en ville “sous le nom de ‘Boughi’, un dérivé du mot persan signifiant ‘mégaphone’”, explique le quotidien américain. Une référence à une activité qu’il a exercée pendant plusieurs années, qui consistait à galvaniser les spectateurs d’un stade de football à l’aide d’un porte-voix.

La popularité de cette danse sur les réseaux sociaux s’est amplifiée lorsque Mohammad Aghapour, un Téhéranais de 32 ans connu sous le nom de scène “DJSonami”, a partagé un remix techno de la chanson au début de décembre. Pour le jeune homme, interviewé par le New York Times, “il est évident que participer à cette danse virale envoie un message fort”.

“Réclamer la liberté et le bonheur”

Pour Mohammad Aghapour, danser et chanter sur ce morceau joyeux, “c’est une manière de protester et de réclamer la liberté et le bonheur”.

De nombreux Iraniens ont publié à leur tour, sur les réseaux sociaux, des vidéos reprenant le morceau et la danse qui l’accompagne. De quoi “effrayer les autorités de cette ville bordant la mer Caspienne, qui ont jugé [que la danse] violait les normes islamiques”, relate le Financial Times.

Le compte Instagram de Sadegh Bana Motejaded, auquel quelque 128 000 personnes étaient abonnées, a été fermé par le régime le 7 décembre, rapporte Iran International, “au motif qu’il produisait ‘des contenus criminels’”. Toutes les publications du compte ont été supprimées. Devant l’engouement que la danse continue de susciter, “la police a placé [le vieil homme] ainsi qu’une dizaine d’autres influenceurs de la ville de Rasht en détention”, précise le média iranien dans un autre article, daté du 11 décembre.

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