Guerre à Gaza: Israël assure n'avoir "pas perdu de vue" son objectif après l'attaque de l'Iran

L'armée israélienne poursuit lundi ses opérations dans la bande de Gaza, affirmant que l'attaque iranienne sans précédent de la nuit du samedi 13 au dimanche 14 avril ne la fera pas dévier de ses objectifs face au Hamas.

"Même quand nous étions attaqués par l'Iran, nous n'avons pas perdu de vue, pas un seul instant, notre mission essentielle à Gaza, qui consiste à sauver nos otages des mains du Hamas, mandataire de l'Iran", a déclaré dimanche soir le contre-amiral Daniel Hagari, porte-parole de l'armée israélienne.

Il a annoncé l'envoi dans les prochains jours de deux brigades de réserve supplémentaires pour combattre dans le territoire palestinien assiégé.

Otages retenus à Rafah selon Israël

Selon l'armée, les otages enlevés par le Hamas lors de son attaque contre Israël le 7 octobre sont détenus à Rafah, dans l'extrême sud de la bande de Gaza.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s'est dit déterminé à lancer une offensive terrestre contre cette ville qu'il présente comme le dernier grand bastion du Hamas, mouvement islamiste au pouvoir depuis 2007 dans la bande de Gaza. Et ce malgré les mises en garde de Washington et d'autres capitales internationales, qui redoutent un bain de sang parmi les Palestiniens déplacés.

Selon l'ONU, environ 1,5 million de Gazaouis déplacés par les combats se massent en effet à Rafah, le plus souvent dans des camps de fortune.

Dimanche, n'y tenant plus, des milliers d'entre eux se sont lancés sur le chemin bordant la mer, en direction du nord, à la suite d'une fausse rumeur selon laquelle l'armée israélienne autorisait les déplacés à retourner dans cette zone.

"On ne respire pas"

"Je ne pouvais plus rester dans le sud, il y a trop de monde. On ne respire pas là-bas. C'était terrible", raconte une d'entre elles, Basma Salman.

Mais l'armée israélienne a démenti. "Le nord de la bande de Gaza reste une zone de combat", a insisté un porte-parole des forces armées. Et des Gazaouis interrogés par l'AFP ont affirmé avoir essuyé des tirs pendant leur pérégrination vers le nord. Nour, un homme d'une trentaine d'années, a préféré rebrousser chemin. "Ils tiraient sur les hommes, j'ai dû faire demi-tour. Nous ne voulons pas mourir".

La guerre a été déclenchée par une attaque sans précédent menée le 7 octobre dans le sud d'Israël par des commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza, qui a entraîné la mort de 1.170 personnes, en majorité des civils, selon un bilan établi par l'AFP à partir de données officielles israéliennes. Plus de 250 personnes ont été enlevées et 129 restent retenues à Gaza dont 34 sont mortes, d'après des responsables israéliens.

La riposte israélienne a fait 33.729 morts, également une majorité de civils, selon le ministère de la Santé du Hamas.

Réouverture des écoles

Le Hamas et Israël s'accusent mutuellement de saboter les pourparlers en vue d'une trêve. Pour autant, "la diplomatie n'est pas morte", a affirmé dimanche John Kirby, porte-parole du Conseil national de sécurité de la Maison Blanche. En Israël, l'armée a annoncé la réouverture lundi, dans la majeure partie du pays, des écoles qui avaient été fermées depuis samedi en raison de la menace d'attaque imminente de la part de l'Iran.

Cette attaque sans précédent, baptisée "Promesse honnête", a été déclenchée dans la nuit de samedi à dimanche en riposte à une frappe imputée à Israël contre le consulat d'Iran à Damas le 1er avril. Israël a affirmé avoir "déjoué" cette opération nocturne en abattant, avec l'aide des Etats-Unis, du Royaume-Uni, de la France et d'autres pays, 99% des plus de 350 projectiles - drones, missiles balistiques et missiles de croisière - qui se dirigeaient vers son territoire.

"L'attaque sans précédent de l'Iran a été contrée par une défense sans précédent", s'est félicité le contre-amiral Hagari.

Selon lui, seuls quelques missiles balistiques sont entrés dans l'espace aérien israélien et ont "touché légèrement" une base militaire, qui reste en activité. Il a fait état de plusieurs blessés légers ainsi que d'une fillette de 7 ans placée en soins intensifs. L'Iran a pour sa part dit avoir "atteint tous ses objectifs" et causé de "sérieux dégâts dans la plus importante base aérienne du Néguev", dans le sud d'Israël.

Article original publié sur BFMTV.com