Grippe, Covid... La vaccination boudée par les Français avant les fêtes

La campagne de vaccination contre la grippe patine, tout comme celle contre le Covid. Les cas repartent pourtant à la hausse et la période des fêtes de fin d'année risque d'accentuer la tendance.

La vaccination patine. Alors que la région Provence-Alpes-Côte d'Azur (PACA) est passée cette semaine en phase épidémique pour la grippe, et que le Covid n'a pas non plus disparu et connaît même un rebond avant les fêtes, la population rechigne à recevoir une injection avant les fêtes de fin d'année, période pourtant propice aux contaminations.

Des Français réticents

Dans une pharmacie parisienne, les clients montrent des réticences à se faire vacciner, alors que certains avaient pourtant l'habitude de recevoir leur dose anti-grippe tous les ans.

"J'estime que je n'en ai pas besoin. Je me dis que je suis jeune et que ça ne passera pas par moi", affirme l'un d'eux au micro de BFMTV.

"Normalement, on se fait vacciner tous les ans avec ma fille, mais cette année non, on ne s'est pas fait vacciner parce que je trouve qu'il y a trop de vaccins", explique une autre cliente.

Des milliers de morts tous les ans

Conséquence de ce faible enthousiasme, un pharmacien, Alexandre de Courval, dispose d'un stock encore conséquent de vaccins contre la grippe.

"Les gens confondent souvent la grippe avec un virus hivernal bénin", se désole-t-il à notre micro.

Il s'agit pourtant d'un "syndrome violent et vous avez des cas malheureusement mortels tous les ans". De fait, tous les ans, environ 10.000 personnes meurent de la grippe en France.

La vaccination contre la grippe et celle contre le Covid sont toutes deux recommandées pour les personnes âgées de 65 ans et plus, à celles atteintes de comorbidités, aux femmes enceintes ou encore aux résidents d'EHPAD. Cette année, la vaccination est recommandée en simultané pour les personnes les plus à risques.

Des cas en hausse

En cette mi-décembre, 8 régions se trouvent actuellement en phase pré-épidémique en France métropolitaine et la région Provence-Alpes-Côte d'Azur est passée cette semaine en phase épidémique. Seules la Bretagne, la Normandie, la Nouvelle-Aquitaine et la Corse sont épargnées dans l'Hexagone.

Concernant le Covid, 34.889 cas ont été déclarés la semaine du 4 au 10 décembre et on en recensait 28.437 entre le 27 novembre et le 3 décembre, d'après les chiffres fournis par Santé publique France. La tendance est donc à la hausse.

"Un effet de banalisation", selon le ministre

Face à l'augmentation des contaminations pour la grippe et le Covid, le ministre de la Santé Aurélien Rousseau a appelé ce mercredi à un rebond de la vaccination.

"On a franchi les 10 millions sur la grippe, on a franchi les 5 millions sur le Covid", a-t-il détaillé. "On est toujours en avance par rapport aux chiffres de l'an dernier sur le Covid, il faut qu'on rattrape un peu sur la grippe".

"Il y a peut-être un effet de banalisation parce qu'on a appris à vivre avec Covid et la grippe", analyse le ministre, à propos des chiffres de vaccination faibles cette année.

Augmentation des hospitalisations

Entre le 27 novembre et le 3 décembre, 0,2 % des hospitalisations concernaient un passage aux urgences pour syndrome grippal. La semaine suivante, entre le 4 et le 10 décembre, on en comptait 0,4%, soit le double en une semaine.

Même tendance pour le Covid. Le taux de passage aux urgences pour suspicion de Covid-19 passe de 2,7% entre le 27 novembre et le 3 décembre à 3,2% pour la semaine suivante.

Bonne nouvelle en revanche pour la bronchiolite. Après avoir connu une augmentation, elle semble avoir passé le pic des contaminations et se stabiliser.

Article original publié sur BFMTV.com

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