"La circulation du Covid est très intense": les spécialistes alertent avant le 4e Noël avec l'épidémie

"La circulation du Covid est très intense": les spécialistes alertent avant le 4e Noël avec l'épidémie

Le Covid-19 viendra-t-il ruiner les fêtes? À dix jours de Noël, l'épidémie connaît une nouvelle progression, bien qu'elle soit toujours difficile à mesurer en raison d'un nombre d'indicateurs plus limité qu'au plus fort de la pandémie.

"On n'a pas autant d'indicateurs qu'à d'autres périodes, mais des faisceaux d'indications convergent: la circulation du virus est très intense", explique Étienne Simon-Lorière, responsable du Centre national de référence (CNR) des virus des infections respiratoires à l'Institut Pasteur.

En médecine de ville comme à l'hôpital, l'activité liée au Covid a encore marqué une "légère augmentation", notamment pour les seniors, selon le dernier bulletin de Santé publique France, il y a une semaine. Rien qu'aux urgences, plus de 4.350 passages hebdomadaires pour suspicion de Covid ont alors été recensés, et plus de 1.820 hospitalisations ont suivi.

"Avec le Covid, on est dans une phase intermédiaire, pas encore endémique comme la grippe saisonnière", juge l'infectiologue Xavier Lescure, également membre du Covars.

Variant, baisse d'immunité, hiver...

Différents facteurs peuvent expliquer une reprise - pour l'instant modérée - des cas de Covid-19. "Depuis le début de la pandémie, les vagues se produisent environ tous les quatre mois, essentiellement sous l'effet d'une baisse d'immunité populationnelle", note Xavier Lescure.

À ce phénomène s'ajoute "la recrudescence hivernale prévisible, avec la baisse des températures extérieures et plus de temps passé en intérieur, où les transmissions virales sont facilitées".

La circulation de variants peut également justifier ce rebond. XBB.1.5, XXB.1.16, EG.5, BA.2.86... De nombreux lignages font l'objet d'une surveillance particulière. Mais l'un d'eux, appelé JN.1, est au cœur de toutes les attentions. Il est responsable de 30% des infections constatées début décembre dans les laboratoires.

"Apparu brusquement et beaucoup plus transmissible que ses prédécesseurs, JN.1 a un échappement immunitaire quasiment aussi important que ses cousins de la famille XBB (...) mais dû à une combinaison de mutations génétiques complètement différente", a précisé Etienne Simon-Lorière.

La crainte d'une nouvelle triple épidémie

Ce variant ne présente cependant pas, à ce stade, de sévérité plus importante que les autres souches du virus. Au fil des différentes vagues, la vaccination et l'immunité liées aux infections ont permis de faire lentement diminuer les hospitalisations et les décès liés au Covid-19.

Les systèmes de santé redoutent tout de même de revivre la triple épidémie de l'hiver 2022. Les circulations simultanées du coronavirus, des épidémies de grippe et de bronchiolite avaient mis à rude épreuve les hôpitaux.

Pour éviter ce scénario, bien que de nouvelles tensions se dessinent déjà, le gouvernement associe à sa campagne de vaccination à un rappel des gestes barrières:

"Dans ce contexte et dans la perspective des rassemblements familiaux des fêtes de fin d'année", la vaccination reste cruciale, martèlent les autorités. Moins d'un quart des Français de 65 ans et plus a reçu un rappel depuis le démarrage, début octobre, de la nouvelle campagne.

D'une manière générale, les Français doivent aussi réapprendre à s'approprier les gestes barrières, comme l'a souligné Santé publique France. Dans son baromètre de novembre 2023 l'agence a jugé "insuffisante" l'adoption de ces gestes "y compris dans le cas de situations à risque". Port du masque, lavage de main et aérations régulières sont toujours de mise.

Article original publié sur BFMTV.com