Gaza: Netanyahu promet d'accroître "la pression militaire" sur le Hamas "dans les prochains jours"

Vers une grande opération militaire israélienne à Rafah? Benjamin Netanyahu a promis dimanche aux Israéliens d'accroître la "pression militaire et politique" sur le Hamas "dans les prochains jours", sans évoquer directement un assaut sur la ville surpeuplée de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, qu'il s'est dit à maintes reprises déterminé à lancer.

"Nous lui porterons de nouveaux coups durs - et cela arrivera bientôt. Dans les prochains jours, nous augmenterons la pression militaire et politique sur le Hamas, car c'est le seul moyen de libérer nos otages et de remporter notre victoire", a déclaré le Premier ministre israélien dans une vidéo publiée sur le réseau social X (anciennement Twitter) à la veille de Pessah, la Pâque juive.

Netanyahu focalisé sur Rafah

Plus de six mois après le début de la guerre, déclenchée par une attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas contre Israël le 7 octobre, Benjamin Netanyahu n'a de cesse de clamer sa détermination à lancer une offensive terrestre à Rafah, qu'il considère comme le dernier grand bastion du Hamas.

Selon l'ONU, près d'un million et demi de déplacés palestiniens sont massés dans cette ville située à la pointe sud du territoire. Vendredi, le G7 à réaffirmé son opposition à "une opération militaire d'ampleur" dans cette ville frontalière avec l'Egypte, redoutant un bain de sang.

Les Etats-Unis, alliés indéfectibles d'Israël, ont approuvé samedi une aide militaire de 13 milliards de dollars pour leur allié. Pour le Hamas, au pouvoir depuis 2007 à Gaza, Washington a donné à Israël le "feu vert" pour continuer à "agresser" les Palestiniens.

Israël a salué samedi l'aide financière votée à Washington, malgré les tensions avec les Etats-Unis nées des inquiétudes américaines sur le sort des civils à Gaza. Le président Joe Biden a parlé d'une "aide cruciale". Mais pour la Russie, cette aide attribuée à Israël, comme à l'Ukraine et à Taïwan, "va exacerber les crises mondiales".

Plus de 34.000 morts à Gaza selon le Hamas

La Défense civile de Gaza a rapporté dimanche que des frappes israéliennes sur deux maisons à Rafah avaient fait au moins 16 morts. Le ministère de la Santé du Hamas a dénombré 48 morts en 24 heures dans le territoire, portant le bilan total depuis le début de la guerre à 34.097 morts, majoritairement des civils.

"Nous dormions et nous avons soudain été réveillés par le cauchemar d'une explosion. Le plafond est tombé sur les enfants", a raconté Umm Hassan Kloub, une femme de 35 ans, dont la maison à Rafah abritait des familles déplacées.

En Cisjordanie occupée, deux jeunes Palestiniens ont été tués par des soldats israéliens, selon le ministère palestinien de la Santé. L'armée a affirmé qu'ils avaient tenté de poignarder et d'ouvrir le feu sur des militaires près du village de Beit Einoun (sud). La veille, un raid israélien près de Tulkarem avait fait 14 morts, selon le Croissant rouge palestinien.

Manifestations anti-Netanyahu à Tel-Aviv

La guerre à Gaza a été déclenchée par l'attaque lancée le 7 octobre contre Israël par des commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza et qui a entraîné la mort de 1.170 personnes, essentiellement des civils, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

Plus de 250 personnes ont été enlevées durant l'attaque et 129 d'entre elles sont toujours retenues à Gaza, dont 34 sont mortes d'après des responsables israéliens. Alors que les négociations en vue d'une trêve piétinent, l'opinion israélienne réclame avec force à ses dirigeants un accord qui permettrait la libération des otages.

Des manifestants ont une nouvelle fois réclamé samedi soir à Tel-Aviv la démission de Benjamin Netanyahu. Les familles des otages ont appelé les Israéliens à laisser une chaise vide lors du repas rituel de Seder lundi soir, qui marque le début de la fête juive de Pessah, pour ne pas les oublier. "La nuit de Seder approche, et cette année, nous allons devoir laisser une chaise vide", a lancé Ofir Angrest, dont le frère Matan est otage depuis le 7 octobre.

Article original publié sur BFMTV.com