Gabriel Attal face à deux motions de censure déposées par LFI et le RN à l'Assemblée nationale

Si ces deux motions ont peu de chances de faire tomber le gouvernement, elles lancent l'ultime semaine avant le scrutin du 9 juin, qui pourrait voir l'extrême droite s'offrir un score record.

Semaine de turbulences à l'Assemblée avant les élections européennes. LFI et le RN vont défendre ce lundi 3 mai à l'Assemblée nationale deux motions de censure qui ont peu de chances de faire tomber le gouvernement mais servent surtout à marteler leur opposition radicale au président de la République Emmanuel Macron à six jours des élections européennes.

Examinées à partir de 13h30, elles lancent l'ultime semaine avant le scrutin du 9 juin, qui pourrait voir l'extrême droite s'offrir un score record.

Cosignée par les communistes et des écologistes, celle de La France Insoumise fustige "une austérité sans précédent", "insupportable sur le plan social et inefficace sur le plan budgétaire", après les dix milliards d'euros de crédits pour 2024 déjà gelés en raison du dérapage du déficit.

La gauche dénonce également le "surgel de dix milliards d'euros supplémentaires" que le gouvernement cherche à "annuler avant la fin de l'année".

Alors que la France vient de subir vendredi une dégradation de sa note souveraine par l'agence S&P, de "AA" à "AA-", le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a répété sa ligne économique. Il exclut toute "augmentation d'impôts" en 2025, au grand dam de la gauche, qui réclame de taxer les "ultrariches" et les "superprofits" des entreprises.

LFI a choisi son député Matthias Tavel pour défendre la motion à l'Assemblée. Également directeur de campagne de son parti pour les européennes, il ne devrait pas manquer de faire le lien avec l'élection du 9 juin, où les Insoumis sont crédités de 8,5% d'intentions de vote selon Elabe et semblent avoir du mal à mobiliser leur électorat.

Le Parti socialiste, qui n'a pas signé la motion LFI, la votera dans l'hémicycle, a indiqué son premier secrétaire Olivier Faure.

Et le RN, outre sa motion, soutiendra également celle des Insoumis pour tenter de renverser le gouvernement de Gabriel Attal. Il est toutefois très peu probable que la gauche parvienne à rassembler la majorité absolue de 289 voix nécessaire pour censurer l'exécutif, faute de soutien des députés LR.

Au sein des troupes de Marine Le Pen, Sébastien Chenu présentera la motion du Rassemblement national, qui accuse le gouvernement d'avoir "volontairement sous-évalué" le déficit.

L'exercice donnera aussi l'occasion à Gabriel Attal de défendre son bilan à l'Assemblée nationale juste avant les européennes.

Avec dans toutes les têtes, la perspective d'une future tentative de censure plus menaçante pour le Premier ministre, peut-être à l'automne pendant l'examen du budget, portée par les indépendants du groupe Liot ou par les députés LR, qui agitent régulièrement cette menace sans la mettre à exécution.

Article original publié sur BFMTV.com