"Gâchis inouï", "vingt-trois 49.3"... Les oppositions réagissent à la démission d'Élisabeth Borne

Après des rumeurs de remaniement depuis plusieurs jours, la Première ministre Élisabeth Borne a présenté ce lundi sa démission au chef de l'État. En attendant la nomination de son successeur, la Première ministre va "gérer les affaires courantes".

Élisabeth Borne a remis ce lundi 8 janvier la démission de son gouvernement à Emmanuel Macron, qui l'a acceptée, en la remerciant pour son travail "exemplaire" au "service de la Nation", a annoncé l'Elysée.

À l'instar de Clément Beaune, Franck Riester ou Olivier Dussopt, les ministres d'Élisabeth Borne ont remercié la Première ministre et ont exprimé leur "fierté" d'avoir travaillé à ses côtés.

À l'inverse, les oppositions n'ont pas attendu longtemps pour critiquer le bilan de celle qui est restée 20 mois à la tête de Matignon.

Retraites, immigration...

Le président des députés socialistes Boris Vallaud estime qu'Élisabeth Borne "restera la Première ministre d'une réforme des retraites imposée aux Français et d'une loi immigration inspirée du Front national".

"Elle part aujourd'hui, poussée à la démission. Le 'sentiment du devoir accompli'", écrit encore Boris Vallaud, en faisant référence aux propos tenus par la cheffe du gouvernement après la loi immigration mi-décembre.

Pour la présidente des députés écologistes, la Première ministre "aura servi Macron jusqu'à se perdre". "Elle a voulu servir l'État. À la place, elle aura servi un Président sans cap, sans valeur, qui n'a qu'une seule obsession détruire notre modèle social", déplore Cyrielle Chatelain dans un tweet.

"Au moment de la démission d’Élisabeth Borne, je pense au gâchis inouï qu'a été la loi immigration", réagit dans le même sens la députée écologiste Sandrine Rousseau, ajoutant:

"La Première Ministre a vendu son âme pour garder son poste. Elle n'a plus aujourd'hui, ni l'un, ni l'autre".

Vingt-trois 49.3

Élisabeth Borne est notamment critiquée pour ses multiples recours au 49.3, cette cartouche institutionnelle qui permet de faire adopter une loi sans vote. Elle quitte Matignon après l'avoir actionné pas moins de 23 fois.

"Donc elle ne dépassera pas le record de 49.3. Elle était pourtant bien partie", grince ainsi le député RN Sébastien Chenu sur X (anciennement Twitter). C'est, effectivement, Michel Rocard qui détient le record avec 28 recours.

"Je ne vais pas la regretter: une Première ministre aussi techno, tout le temps dans ses fiches, une réforme des retraites inique et injuste et (vingt-trois) 49.3", liste sur BFMTV Laure Lavalette, députée RN du Var.

Vers une motion de censure ?

De son côté, le premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure a taclé Emmanuel Macron en écrivant: "Après le licenciement par mail, Emmanuel Macron invente le licenciement par tweet".

La présidente des députés LFI Mathilde Panot elle, menace d'ores et déjà le prochain gouvernement d'une motion de censure. Elle réclame dans un premier lieu un vote de confiance qui fera suite au discours de politique générale du futur successeur d'Élisabeth Borne.

Une demande également formulée par l'ancien candidat à la présidentielle Jean-Luc Mélenchon, qui se demande si la France est "encore une démocratie parlementaire". Si l'usage veut que le nouveau chef du gouvernement se prête à l'exercice, rien ne l'y oblige. Élisabeth Borne ne s'était d'ailleurs pas pliée à l'exercice en mai 2022. En l'absence de vote de confiance, Mathilde Panot veut déposer une motion de censure.

Article original publié sur BFMTV.com

VIDÉO - Remaniement : pourquoi Elisabeth Borne quitte Matignon