La fuite des cerveaux en Haïti, corollaire de la crise qui dévaste le pays

Fonctionnaires, commerçants, chefs d’entreprise… Ils sont des milliers à prendre la fuite à l’étranger. Et cet exil touche aussi l’enseignement supérieur. Les professeurs de facultés manquent à l’appel un peu partout dans le pays. Comme ici, sur le campus de l’université d’État d’Haïti à Limonade, près de Cap-Haïtien.

Avec notre envoyé spécial à Cap-Haïtien, Vincent Souriau

« Non seulement il y a problème de ressources humaines, mais surtout, il y a problème de transmission du savoir… » Dylan Bernard est en cinquième année de médecine. On le repère de loin, à califourchon sur une moto avec sa blouse blanche sur le dos, frustré par tous ces profs qui partent à l’étranger.

« On est obligés de se former nous-mêmes et de travailler plus, parce que ce qu’un prof aurait fait pour nous avec ses compétences, on ne l’a plus, explique-t-il. En fait, on se retrouve en mode autodidacte. On n'a pas le choix, il faut qu’on se forme mieux, mais c’est hyper dur. On essaie de travailler tous individuellement. Après, les profs qui sont restés pour nous former, on est obligés de faire avec ce qu’ils nous donnent. Mais on ne sait pas si on aurait eu mieux avec ce que les autres nous auraient donné. »

L’autre fuite des cerveaux a lieu chez les étudiants, avec une baisse notable des inscriptions à l’université. Avec des transports trop chers et une grande insécurité, ils rêvent d’une vie meilleure à l’étranger...


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