La France insoumise au défi d’imaginer l’après-Mélenchon

Jean-Luc Mélenchon photographié lors d’un meeting à Caen le 8 juin.
SARAH MEYSSONNIER / REUTERS Jean-Luc Mélenchon photographié lors d’un meeting à Caen le 8 juin.

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Jean-Luc Mélenchon photographié lors d’un meeting à Caen le 8 juin.

POLITIQUE - Ils déminent d’emblée : Jean-Luc Mélenchon va bien et ne compte pas raccrocher les gants. Les insoumis, réunis dans la Drôme dès ce jeudi 25 août pour leurs « Amphis d’été », assisteront même à un meeting donné par l’ancien candidat à la présidentielle, en clôture du week-end, dimanche 28 août dans la matinée.

Mais à l’heure où le parti de gauche a presque quintuplé ses troupes à l’Assemblée nationale et qu’il demeure la force motrice de la NUPES, la formation mélenchoniste entend passer un cap, que ce soit pour consolider ses acquis ou préparer l’avenir.

Un véritable défi tant la personnalité de Jean-Luc Mélenchon, ayant théorisé le fonctionnement « gazeux » de la France insoumise, est centrale dans ce mouvement dont il a porté les couleurs à deux reprises à l’élection présidentielle en 2017 et 2022, et une fois sous les couleurs du parti de gauche en 2012.

Or, depuis sa défaite électorale et son refus de rempiler à l’Assemblée nationale, l’intéressé n’a plus de fonction officielle et il n’est pas du tout certain de le voir remonter sur le ring en 2027, à l’âge de 75 ans. Ce qui jette sa formation, formatée pour mener des campagnes électorales autour de son leader, dans l’inconnu.

Un vide que certains aimeraient rapidement voir comblé. Dans un billet publié sur son blog, la députée insoumise de Seine-Saint-Denis Clémentine Autain a appelé à une « refondation » du parti.

« Les lieux de la prise de décision restent flous, l’espace du débat stratégique n’est pas identifié, la partition entre le local et le national mériterait d’être redéfinie », écrit l’élue, déplorant que l’édifice insoumis repose « sur un petit noyau de dirigeants ».

« Comment on continue de construire, sans tout détruire », s’interroge Mélenchon

Une nécessaire évolution du mouvement dont tout le monde a conscience en interne. « Jean-Luc Mélenchon, qui est dans une logique de transmission, a lui-même posé cette discussion : comment on continue de construire sans tout détruire », explique au HuffPost Alexis Corbière, fidèle du leader insoumis depuis le temps où les deux étaient au Parti socialiste.

« L’avantage cette fois, c’est qu’on a le temps. On n’est pas pressés par une échéance électorale immédiate », poursuit le député de Seine-Saint-Denis, qui met en garde contre « une forme d’impatience puérile » qui consisterait à tourner un peu vite la page Mélenchon.

« Même s’il ne sait sincèrement pas ce qu’il va faire dans les années à venir, il demeure indissociable du mouvement et va continuer à peser sur beaucoup de choses, notamment sur le plan intellectuel et théorique. Sa place sera toujours au premier rang. Le contraire serait une folie », insiste Alexis Corbière, soulignant également « l’attache sentimentale » existant entre l’ex-député des Bouches-du-Rhône et la France insoumise.

Un refrain également entonné par Éric Coquerel. « Il reste pour moi le leader incontesté de La France insoumise, et par conséquent de la NUPES », déclarait fin juillet le président de la Commission des finances sur franceinfo, assurant que, « pour les années à venir, la succession n’est pas ouverte ».

Jean-Luc Mélenchon ne dit pas autre chose. « Je change de poste de combat, mais mon engagement est et demeurera, jusqu’à mon dernier souffle », déclarait-il au soir du deuxième tour des élections législatives. Une façon de rester flou et de s’assurer que toute décision sur l’avenir de son mouvement, de son organisation interne à la désignation du chef, ne pourra être prise sans qu’il n’y soit étroitement associé.

À voir également sur Le HuffPost : À l’Assemblée, cette allusion à Mélenchon a énervé les députés Renaissance

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