"Fièvre du perroquet": la bactérie "régulièrement détectée" en France, pas de "recrudescence" chez l'Homme

Autriche, Danemark, Allemagne, Suède... Le 5 mars dernier, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a sonné l'alerte sur une nouvelle épidémie se propageant en Europe de manière "inhabituelle et inattendue".

La "psittacose", aussi appelée plus familièrement "fièvre du perroquet", est responsable de cinq décès sur le continent étalés sur un an et de plusieurs hospitalisations. Quid de la France?

Santé publique France (SPF) et l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) déclarent auprès de BFMTV.com ce mercredi 20 mars que la bactérie responsable de la maladie, la Chlamydia psittaci est "régulièrement détectée" sur notre sol et est responsable de "dizaines" d'infections par an chez l'Homme.

Oiseaux d'élevage et de compagnie

"En France, la bactérie est régulièrement détectée en filière avicole (élevages de canards) et dans la population de pigeons urbains. Des cas sporadiques sont diagnostiqués chez des oiseaux d’ornements (perruches, perroquets…)", nous explique l'Anses.

La psittacose est une zoonose, c'est-à-dire une maladie animale transmissible à l'être humain. Elle affecte "généralement les personnes qui travaillent avec des oiseaux de compagnie" ou les travailleurs du secteur avicole, selon l'OMS. Mais aussi les personnes ayant chez elles des animaux de compagnie à plumes.

D'autres animaux ont toutefois été identifiés comme des porteurs de la bactérie, y compris des mammifères comme les chats, les chiens, des petits ruminants, mais aussi des reptiles.

Des dizaines de cas par an en France, pas de "recrudescence"

Les plusieurs dizaines de cas d'infections humaines relevés à travers cinq pays d'Europe l'ont principalement été après des contacts "avec des sécrétions d'oiseaux infectés". Cette maladie respiratoire jugée "bénigne" par l'OMS a toutefois entraîné plusieurs hospitalisations après des complications pulmonaires ainsi que des décès.

Dans les pays concernés, la maladie fait l'objet d'une déclaration obligatoire, ce qui n'est pas le cas en France. "En France, nous utilisons les données d’un réseau de laboratoires privés comme données de surveillance", précise Santé publique France.

Ces données n'ont "pas mis en évidence de recrudescence des cas ces derniers mois" chez l'Homme, indique l'autorité sanitaire, ajoutant que "des dizaines de cas de psittacose en moyenne sont diagnostiqués par an sur le territoire".

Transmission interhumaine peu probable

Comment se répand la maladie? Les données aujourd'hui disponibles ne démontrent pas de transmission à l'international par le vecteur des oiseaux, bien que ceux-ci "puissent traverser les frontières internationales". Une diffusion similaire à la grippe aviaire, qui fait peser un coût considérable pour les élevages, semble donc écartée.

Il ne semble pas non plus plausible que la maladie "soit transmise par les humains à l’échelle nationale ou internationale". "Comme la bactérie ne se transmet généralement pas d’une personne à l’autre, la probabilité de transmission interhumaine de la maladie est faible", soulignaient également les experts de l'OMS le 5 mars.

Pour freiner les contaminations, il est toutefois conseillé de "sensibiliser davantage les cliniciens à la nécessité de rechercher la présence (de la bactérie, NDLR) chez les cas suspects à des fins de diagnostic", ainsi que de sensibiliser les propriétaires d'oiseaux domestiques, de potentiels porteurs sains.

Des symptômes identifiables

Les symptômes de la psittacose sont déjà bien identifiés: fièvre, frissons, maux de tête, douleurs musculaires. Mais aussi une toux sèche propre aux infections respiratoires. Ceux-ci surviennent d'une manière générale entre 5 et 14 jours après l'exposition à la bactérie.

Bonne nouvelle: un traitement antibiotique qualifié de "rapide et efficace" par l'OMS, permet d'éviter les complications. "Moyennant un traitement antibiotique approprié, la psittacose entraîne rarement la mort (moins de 1 cas sur 100)", jauge l'agence dépendante des Nations unies.

Article original publié sur BFMTV.com