Fascisme décomplexé : les excès du mouvement de jeunesse du parti de Meloni

La vidéo, prise dans la nuit, montrent des images pas très nettes, mais les paroles prononcées, elles, s’entendent très bien. “Nous sommes les légionnaires de Mussolini, la mort ne nous fait pas peur, on s’en fout de la prison, les chemises noires triompheront. Duce, duce, duce.”

Ces images de slogans fascistes entonnés avec ferveur par un groupe de jeunes autour d’un feu, n’ont pas été prises lors d’une fête clandestine, mais dans une sorte de camp de formation organisé par “Jeunesse nationale”, le mouvement de jeunesse de Fratelli d’Italia (FdI), le parti d’extrême droite dont la Première ministre Giorgia Meloni est la leader. Elles ont été dévoilées par le média transalpin Fanpage, qui à travers un long travail d’enquête, a réussi à infiltrer un groupe de militants romains de Jeunesse nationale afin de filmer leurs réunions et fêtes en caméra cachée.

En découle une vidéo reportage de douze longues minutes qui montre que “lorsqu’ils descendent des podiums des campagnes électorales, dans les sièges de leur mouvement, à l’abri des regards, ces militants vantés par la classe dirigeante du parti, célèbrent le fascisme, participent à des concerts d’extrême droite en tendant le bras, regrettent le terrorisme noir, et hurlent ‘Duce’ et ‘Sieg Heil !’”, écrit le média de gauche en résumant le contenu de son enquête.

“Meloni était-elle au courant ? ”

Si ce travail journalistique a défrayé la chronique en Italie, en poussant l’opposition à déposer une interrogation parlementaire au sénat, Giorgia Meloni a décidé pour l’instant de ne pas s’exprimer sur la question. Les membres de son parti en font de même, et ce, même si deux députés de FdI ont été filmés dans l’enquête en train de se saluer en se serrant l’avant-bras, une pratique typique des néofascistes.

Voilà qui a poussé le directeur de Fanpage à signer un éditorial où il pose quatre questions ouvertes à la Première ministre : “Meloni était-elle au courant ? Qui était chargé de surveiller Jeunesse nationale ? Que pense-t-elle du comportement de ses deux députés ? Et, enfin, qu’entend-elle faire maintenant ?”

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