Famille tuée à Meaux: une voisine explique que le suspect "n'était pas bien dans sa peau"

Famille tuée à Meaux: une voisine explique que le suspect "n'était pas bien dans sa peau"

Le père de famille, soupçonné d'avoir tué ce lundi 25 décembre une femme et ses quatre enfants à Meaux (Seine-et-Marne) et placé en garde à vue ce mardi matin après son interpellation à Sevran (Seine-Saint-Denis), souffrait de dépression, selon Andrée, une proche de la mère de famille interrogée par BFMTV.

L'accusé était "sous traitement"

Elle affirme qu'il s'agissait d'un homme "calme" et également "très lent". "On sentait qu'il n'était pas bien dans sa peau", confie-t-elle.

"Elle [la mère de famille] avait parlé avec moi, elle me disait qu'il était dépressif suite à des événements personnels, il avait perdu son travail, et qu'il était sous traitement", déclare la voisine.

En effet, après avoir agressé sa conjointe avec un couteau en 2019, la victime avait évoqué lors de son audition "un état dépressif ancien chez son conjoint qui, selon elle, avait interrompu son traitement il y a quelque temps".

En janvier 2020, l'accusé avait expliqué les faits par ses idées noires et l'envie qui avait été la sienne de se faire du mal. Il affirmait cependant ne pas vouloir faire du mal à son épouse.

"Le coup est parti tout seul", avait-il expliqué dans des propos rapportés par le procureur de la Répulique ce mardi matin.

À l’époque un examen psychiatrique du père de famille concluait à l'incompatibilité de son état avec un placement en garde à vue, il avait donc été hospitalisé en psychiatrie.

Suivi pour des troubles psychotiques depuis 2017

Lors d'une conférence de presse, le procureur de la République a déclaré que l'homme était également suivi pour des troubles dépressifs et psychotiques depuis 2017. Il souffre de dysthymie et est aussi sujet à "une abolition du discernement", rapporte le procureur.

"Des documents administratifs pouvant évoquer un internement de nature psychiatrique en 2017 du père de famille" et "des ordonnances de prescription de tranquillisants" ont d'ailleurs été retrouvés à la suite des investigations dans l'appartement de la famille.

"C'est une catastrophe", confie Andrée à BFMTV, qui avait l'habitude de croiser la mère de famille en allant au travail. "On se parlait du balcon, on se disait bonjour, on parlait des enfants", raconte-t-elle.

"Je revois ce petit bout de chou, elle était tellement gentille, elle parlait avec tout le monde. Franchement, ça fait mal au coeur, confie-t-elle avec émotion.

Une enquête de flagrance pour homicides volontaires a été ouverte. C'est un membre du voisinage qui a prévenu la police après avoir remarqué des traces de sang au niveau de la porte d'entrée de l'appartement.

Lors de sa conférence de presse, le procureur de la République a décrit une "scène de crime d’une très grande violence". La mère et ses deux filles aînées ont été "victimes d’un très grand nombre de couteau" sur tout le corps.

Les autres victimes, un garçon de 4 ans et un bébé de 9 mois, ne présentaient cependant pas de plaies apparentes sur le corps, mais le procureur évoque la piste d'un "étouffement" ou d'une possible "noyade". Les autopsies auront lieu demain.

Article original publié sur BFMTV.com