Les explosions dans le ciel d'Israël figent les habitants au coeur de la nuit

Capture d'un flux vidéo de l'AFP montrant des explosions dans le ciel au-dessus de Jérusalem, le 14 avril 2024 (-)
Capture d'un flux vidéo de l'AFP montrant des explosions dans le ciel au-dessus de Jérusalem, le 14 avril 2024 (-)

Se ravitailler ou se rapprocher des siens: les Israéliens se sont organisés dans la précipitation lorsque l'armée a annoncé une attaque de drones iraniens sur leur pays. Puis, dans la nuit, dimanche, le ciel s'est embrasé de dizaines de points lumineux.

Dans le petit supermarché d'Eliyahu Barakat à Jérusalem, des clients sont venus chercher de l'eau et des aliments non périssables à une heure avancée. "Normalement nous fermons à minuit mais nous restons ouverts ce soir", a déclaré le commerçant de 49 ans à l'AFP.

"Les rues sont vides, tout le monde se dépêche de rentrer chez soi", ajoute-t-il depuis la caisse de son échoppe du quartier de Mamilla, dans le centre-ville.

Peu avant 02h00 dimanche matin (23h00 GMT samedi), une série de détonations a figé la ville. Le ciel s'est piqué de lumières rouges et jaunes filmées par l'AFP, et par de nombreux habitants qui ont partagé les images sur les réseaux sociaux.

Des images saisissantes de projectiles frôlant l'emblématique coupole dorée du dôme du rocher, sur l'un sites les plus saints de l'Islam, au coeur de la vieille ville, font le tour des plateformes.

Les sirènes retentissent pendant de longues minutes.

Plus tôt, des avions survolant Jérusalem avait été distinctement entendus. Dans les rues, les rares passants semblent hâter le pas, et les voitures redémarrent en trombe à chaque feu, quand elles s'y sont arrêtées.

- "Tous ensemble" -

L'Iran a lancé samedi soir plus de 200 drones et missiles vers Israël dont la "vaste majorité" a été interceptée sans conséquences graves, selon l'armée israélienne.

Mais l'attaque se poursuit, a mis en garde l'armée, et d'autres "vagues de drones" pourraient suivre.

A compter de dimanche, premier jour de la semaine en Israël, "les activités éducatives, les voyages et les sorties" scolaires et périscolaires sont suspendues, ont annoncé les autorités.

La population doit être prête à se mettre à l'abri en cas d'alerte.

"Je vous rappelle que, quelque soit l'endroit d'où la menace est lancée, lorsque l'alarme retentit, vous devez entrer dans un abri et y attendre au moins dix minutes", a déclaré le contre-amiral Daniel Hagari, porte-parole de l'armée.

Michael Uzan, un dentiste de 52 ans, s'est rendu avec d'autres membres de sa famille chez son beau-père qui vit seul.

"C'est pour qu'on soit tous ensemble, afin que, quand ça va sonner, on soit tous réunis ensemble, avec les petits-enfants, pour qu'ils ne soient pas trop effrayés", a-t-il expliqué.

Sa famille a suivi les instructions des autorités et acheté de la nourriture pour être prête à se rendre dans l'abri de la résidence, et y rester si cela était nécessaire.

- Bouteilles d'eau -

M. Uzan estiment que les jours à venir seront fortement perturbés. Il a prévu de ne pas aller travailler dimanche. Sa fille "devait passer un examen important demain, mais tout est annulé."

Il dit sentir l'armée de son pays "prête" et espère "que ça se termine bientôt, avec la victoire d'Israël, et la paix dans le monde."

D'autres habitants de la ville n'ont pas d'abri dans leur immeuble. Comme Moshe Mor, un étudiant de 27 ans qui a expliqué à l'AFP qu'il comptait se rendre chez ses parents "si les choses tournent vraiment mal."

Ailleurs dans le pays, les Israéliens suivent pour beaucoup l'actualité avec avidité.

Dans le nord d'Israël, souvent en première ligne lors d'attaques de roquettes des zones frontalières, des habitants se sont aussi préparés à devoir être confinés pendant plusieurs heures.

"J'ai acheté 30 bouteilles d'eau, c'était presque les dernières, il n'y avait pas de lait dans le magasin", raconte à l'AFP Summer Khalil, 52 ans, qui vit dans le village de Majd al-Kroum, en Galilée.

"J'ai vraiment peur de la guerre, c'est grave ce qui se passe," poursuit-elle "si j'entends les sirènes, je ne sais pas quoi faire, nous sommes juste à côté de la frontière libanaise".

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