Exclues d’Erasmus, les universités suisses à la traîne

Gazmendi Noli est un étudiant déçu. Scolarisé en histoire à l’université de Berne, il voulait partir en échange à Berlin. Mais “le partenariat avec l’université [berlinoise] Humboldt a pris fin car cela faisait trop longtemps qu’aucun étudiant berlinois n’était venu à Berne. Je n’ai pas pu partir. Si la Suisse faisait partie d’Erasmus +, cela ne serait pas arrivé”, témoigne-t-il au Temps.

Car, depuis 2014 et l’adoption de l’initiative populaire “Contre l’immigration de masse”, qui prévoyait des quotas annuels d’immigration “dans le respect du principe de la préférence nationale”, le pays a été exclu du célèbre programme d’échanges d’étudiants européens. Dans l’urgence, Berne a dû bricoler une solution de remplacement.

“Les séjours ne reposent plus sur le vaste réseau européen, mais sur des partenariats conclus de manière bilatérale entre universités, un système financé par Berne qui permet notamment aux étudiants de bénéficier d’une bourse de 200 francs [suisses] par mois pendant leur mobilité”, résume le journal genevois.

Une solution qui a permis de dynamiser la mobilité étudiante. “Le nombre de séjours à l’étranger n’a cessé d’augmenter”, note Le Temps. Une situation qui doit, cependant, être nuancée.

Trompe-l’œil

“La mobilité progresse mais la Suisse n’atteint pas l’objectif de 20 % de diplômés de l’enseignement supérieur avec une expérience d’étude ou de stage à l’étranger qu’elle s’est fixé. Jusqu’ici, nous avons pu maintenir l’offre, mais jusqu’à quand ?” s’interroge Olivier Tschopp, directeur de Movetia, l’agence suisse chargée de la promotion des échanges.

Autre point d’achoppement : un manque d’uniformité selon les établissements. “Ainsi, l’université de Saint-Gall affiche un taux de mobilité de plus de 50 % tandis que celle de Neuchâtel plafonne à moins de 10 %”, note Le Temps.

Gazmendi Noli, qui est également coprésident de l’Union des étudiants de Suisse (UNES), rapporte que l’offre éducative serait réduite pour les étudiants helvètes. “À Barcelone, par exemple, des Suisses nous ont rapporté que, contrairement aux autres, ils ont dû payer pour participer aux cours de langue pour étrangers et à des activités de groupe.”

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