Européennes 2024 : « le vote socialiste, c’est du Canada Dry », lance Marie Toussaint en meeting à Bordeaux

La tête de liste EELV aux européennes, Marie Toussaint, lors d’un meeting à Bordeaux le 4 mai 2024.
La tête de liste EELV aux européennes, Marie Toussaint, lors d’un meeting à Bordeaux le 4 mai 2024.

POLITIQUE - Marie Toussaint défend son vote vert. La tête de liste EELV a tenu un meeting de compagne électorale ce samedi 4 mai à Bordeaux. Elle n’a pas manqué l’occasion de fustiger la stratégie « floue » des socialistes et la politique « de la brutalité » des Insoumis.

Européennes 2024 : la liste EELV de Marie Toussaint en plein chemin de croix dans la campagne

En présence de la secrétaire nationale du parti écologiste Marine Tondelier, de l’ancien candidat des Verts à la présidentielle Yannick Jadot et de Pierre Hurmic, maire de la ville de Bordeaux où elle a grandi, la candidate a d’abord dénoncé « l’explosion de la précarité » en France et le retour « aux critères du pacte de stabilité » en Europe, s’en prenant aux « socialistes européens qui sont pour le retour de l’austérité ».

Devant environ 200 sympathisants et militants, elle également jugé que « le vote socialiste, c’est un vote qui parle d’écologie, qui emprunte les mots de l’écologie mais qui dans le fond, au moment de choisir, continue de défendre le modèle qui nous amène dans le mur (...) C’est du Canada Dry ».

Une formule empruntée au journaliste et analyste politique Benoît Lechat, décédé en 2015, et qui avertissait déjà en 2007 qu’« une menace subtile guette nos sociétés qui découvrent l’enjeu écologique : celui d’une écologie “canada dry” ». Il expliquait ainsi que cette dernière « a le goût, l’odeur, la couleur de l’écologie, mais ce n’est pas de l’écologie ». Concrètement, « on parle beaucoup d’écologie, surtout sur les plateaux de télévision, mais on en fait tout juste assez pour pouvoir dire qu’on en fait ».

« Glucksmann, c’est le produit sympa qu’on met en vitrine »

À près d’un mois de l’élection, Marie Toussaint est créditée de 6 à 8 % des intentions de vote, loin du score de 13,4 % de Yannick Jadot aux élections européennes de 2019, et plusieurs points derrière la tête de liste PS-Place Publique Raphaël Glucksmann, favori des sondages à gauche. « Raphaël Glucksmann, au fond, c’est le produit sympa qu’on met en vitrine pour cacher les restes de la boutique », a-t-elle lancé, estimant que « le seul vote pour le climat, pour la justice, c’est le vote vert ».

Dénonçant « l’esprit de la division » dans le camp de la gauche et des écologistes, Marie Toussaint a condamné « la politique de la terre brûlée » de Jean-Luc Mélenchon, en lui reprochant notamment d’avoir « éclipsé » l’Europe, alors que c’est « la bonne échelle pour mener la bataille du climat ».

« Vous soufflez sur les braises de la polarisation et choisissez d’ajouter la tension à la tension, la brutalité à la brutalité », a-t-elle adressé au leader insoumis, jugeant que sa stratégie était « de diviser la gauche en deux blocs » et d’« empêcher toute union qui risquerait de se faire sans » lui. Entre le « flou érigé en stratégie » et « la brutalité érigée en politique », Marie Toussaint a mis en avant une « troisième voie » et sa volonté de créer « un État providence européen comme projet face aux égoïsmes nationaux », opposant « pacte vert » et « pacte brun ».

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