Etats-Unis : un gynécologue accusé d'avoir utilisé son propre sperme pour inséminer des patientes

Plus de trente ans après les faits, les odieuses pratiques du médecin ont été mises à jour par plusieurs tests ADN.

Le médecin est accusé d'avoir menti à plusieurs patientes et d'avoir utilisé son propre sperme pour les inséminer sans les informer. (Photo : Getty Images)

Des agissements scandaleux longtemps restés secrets. Aux Etats-Unis, un ancien gynécologue est poursuivi en justice par l'une de ses patientes, qu'il avait traité il y a une trentaine d'années pour un problème de fertilité. La plaignante accuse le praticien de lui avoir menti sur l'origine du sperme employé pour son insémination artificielle et d'avoir utilisé sa propre semence sans en informer la principale concernée.

Sa fille découvre que 16 inconnus ont un ADN identique au sien

Comme l'indique USA Today, la patiente en question, qui réside dans l'Etat de l'Idaho, a découvert l'impensable vérité par hasard, plus de trois décennies après les faits. Souffrant de problèmes de santé chroniques, sa fille âgée de 33 ans a en effet été invitée par ses médecins à réaliser un test ADN afin de rechercher d'éventuelles affections héréditaires.

Les résultats du test ont cependant livré un élément complètement inattendu : contrairement à ce qui était inscrit dans son dossier médical, le père biologique de cette jeune femme née à la suite d'une insémination artificielle était en fait le gynécologue qui avait pratiqué l'intervention ! La trentenaire a également appris qu'elle partageait cet ADN avec 16 habitants de l'Etat de Washington, où le médecin avait exercé pendant de longues années jusqu'à sa retraite.

Il lui avait proposé de choisir un donneur ressemblant à son mari

La mère de la jeune femme a alors compris qu'elle avait été manipulée et trompée par ce gynécologue. A l'époque, ce dernier lui avait prescrit un protocole médical pouvant lui permettre de tomber enceinte, malgré ses problèmes de fertilité. Au cours du processus, il avait proposé à la jeune femme plusieurs donneurs anonymes potentiels, en lui assurant qu'il avait sélectionné des profils "qui ressemblaient physiquement à son mari".

Le médecin avait ensuite pratiqué plusieurs inséminations artificielles sur la patiente, qui avait payé 100 dollars en liquide pour chacune des interventions. La jeune femme avait fini par tomber enceinte et avait ensuite connu une grossesse sans complication. Le gynécologue s'était cependant bien gardé de préciser qu'il avait utilisé son propre sperme pour féconder sa patiente ! A en juger par les résultats du test ADN de sa fille, trente ans plus tard, cette dernière n'a d'ailleurs pas été la seule victime des agissements particulièrement indélicats du gynécologue.

Procès à venir

Si USA Today précise qu'aucune loi en vigueur dans l'Etat de Washington "n'interdit aux médecins d'utiliser secrètement leur propre sperme pour inséminer artificiellement une patiente", la patiente a tout de même porté plainte pour faute médicale. Selon les avocats de la mère de famille, le praticien a violé la disposition de loi "qui exige que les médecins obtiennent le consentement éclairé des patients avant de les traiter".

Toujours selon le média américain, la femme du gynécologue s'est par ailleurs portée partie civile dans cette affaire. Evoquant d'importantes séquelles psychologiques à la suite de la révélation de la vérité, les plaignants espèrent obtenir des dommages et intérêts au terme d'un procès dont l'instruction est en cours.

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