Equipe de France : "Se battre pour que le RN ne passe pas", Thuram alerte sur "la gravité de la situation" politique
L'attaquant de l'équipe de France, Marcus Thuram, a pris position sur le risque majeur de voir le Rassemblement national prendre le pouvoir à l'issue des élections législatives anticipées le 7 juillet.
Avec un Rassemblement national (RN) sondé à plus de 30% des intentions de vote à quinze jours du premier tour des élections législatives anticipées (le 30 juin, 2e tour le 7 juillet), l’extrême droite se situe plus que jamais aux portes du pouvoir en France. Moins d’une semaine après le séisme de la dissolution, le RN se nourrit encore de la défiance d’une grande partie des Français à l’égard de la majorité et des partis d’opposition. Au soir du 7 juillet, le pays pourrait basculer dans une nouvelle période très incertaine et dangereuse de cohabitation entre le président de la République Emmanuel Macron et un Premier ministre issu des rangs du Rassemblement national.
"Il faut aussi expliquer comment on en est arrivé là"
La situation politique est "très grave", a déploré Marcus Thuram, dont on connaît l’engagement de la famille contre le racisme et les discriminations, en conférence de presse. "J’ai appris ça après le match contre le Canada et on était un peu tous choqués dans le vestiaire. C’est la triste réalité de notre société aujourd’hui. Je pense qu’il y a des messages qui sont véhiculés tous les jours à la télé pour aider ce parti à passer. Comme l’a dit Ousmane, je pense qu’il faut aller voter, dire à tout le monde d’aller voter, et surtout, en tant que citoyens, il faut qu’on se batte au quotidien pour que ça ne se reproduise pas et pour que le RN ne passe pas."
Loin de partager avec ses coéquipiers une certaine tiédeur dans les réactions suscitées par le coup de tonnerre qui a ébranlé les consciences dimanche dernier, Marcus Thuram ne s’est pas contenté d’exhorter les Français à se déplacer dans les bureaux de vote. L’attaquant de l’Inter s’est senti le devoir de les inciter à faire barrage au Rassemblement national et à tirer les leçons des erreurs qui ont permis au parti d’extrême droite de s’installer comme la première force dans le pays, une réalité désormais bien ancrée dans le paysage politique français. "Je comprends que certains joueurs puissent venir devant vous et juste dire qu’il faut aller voter, mais je pense que ce n’est pas assez, a-t-il estimé en conférence de presse. Il faut aussi expliquer comment on en est arrivé là et la gravité de la situation."
Marcus Thuram est certain que ses coéquipiers partagent son point de vue après la victoire écrasante du Rassemblement national aux élections européennes, même si tous n’oseront pas l’assumer publiquement comme lui le fait. "Je suis devant vous et je dis certaines choses, d’autres personnes peuvent le penser et ne pas le dire. Je respecte la volonté de chacun d’être libre sur cette situation. Mais je n’ai aucun doute qu’en équipe de France tout le monde pense comme moi. Zéro doute."