« Envoyé Spécial » : Divine Kinkela, insultée par ses voisins dans une séquence de l’émission, a porté plainte

Le couple de sympathisants RN mis en lumière par une séquence d’« Envoyé Spécial » a provoqué un dépôt de plainte leur voisine, victime de racisme.
Captrue d’écran X Le couple de sympathisants RN mis en lumière par une séquence d’« Envoyé Spécial » a provoqué un dépôt de plainte leur voisine, victime de racisme.

JUSTICE - « On fait ce qu’on veut, on est chez nous. Va à la niche ! ». Ces paroles (et d’autres) prononcées par un couple de sympathisants du Rassemblement national dans un reportage d’Envoyé Spécial ne seront définitivement pas sans conséquences. Divine Kinkela, l’aide-soignante victime des injures et comportements racistes de ses voisins à Montargis, a décidé de porter elle-même l’affaire devant la justice.

« Envoyé spécial » : après les propos racistes tenus dans l’émission sur les législatives, la justice enquête

Comme l’indique Le Parisien et BFMTV ce vendredi 28 juin, cette habitante du Loiret, dans la lumière depuis la diffusion d’une séquence sur France 2, a porté plainte notamment pour « injures publiques à caractère racial » et « harcèlement moral ».

Dans le détail, l’avocat de Divine Kinkela, Maître Frank Berton, a déposé deux plaintes selon Le Parisien. La première, adressée au procureur de Montargis concerne les chefs d’accusations suivants : « provocation publique à la discrimination, violences aggravées et harcèlement moral ». La seconde plainte a, elle, été adressée au doyen des juges d’instruction. Et concerne uniquement des « injures publiques à caractère racial ».

La fonctionnaire suspendue

Diffusé le 20 juin, ce document d’Envoyé Spécial sur les élections législatives avait largement fait réagir la classe politique française, outrée des propos proférés par ce couple favorable au parti lepéniste. Exception faite du RN et de sa cheffe de file Marine Le Pen, qui assurait ne rien voir de raciste dans cette séquence, plus particulièrement dans l’expression « Va à la niche ! ».

Le ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti s’était pourtant saisi de l’affaire en exigeant que la femme floutée par l’émission soit suspendue de son poste de fonctionnaire du tribunal de Montargis. Celle-ci a finalement été suspendue de ses fonctions ce vendredi indique la Chancellerie, confirmant une information de BFMTV. Une décision motivée « par l’enquête pénale ouverte », ainsi que « par l’atteinte à l’image du ministère de la Justice, caractérisée par la gravité des propos tenus ».

Jeudi, le parquet de Montargis avait indiqué par la voix du procureur de la République Jean-Cédric Gaux que ces propos pouvaient en effet relever d’une condamnation judiciaire. Les « paroles et comportements constatés pouvant revêtir les qualifications pénales d’injures publiques et non publiques à caractère raciale, provocation publique à la discrimination et violence sans incapacité à caractère raciale », avait-il indiqué.

Si la séquence a fait grand bruit, en pleine campagne des législatives, elle continue de mobiliser une partie de la classe politique, venue ce vendredi soutenir Divine Kinkela chez elle, dans le Loiret. Ainsi, l’ancienne ministre socialiste Najat Vallaud-Belkacem et le sénateur communiste Ian Brossat lui ont rendu visite et ont appelé ensemble à faire barrage au RN.

À voir également sur Le HuffPost :

Nicky Doll balaye une polémique sur Jordan Bardella et appelle au barrage contre le Rassemblement national

Darmanin dénonce de la « libération de la parole raciste » car on l’appelle « Moussa », son deuxième prénom