"On nous a enlevé des Français": Joann Sfar estime qu'"on parlerait plus des otages s'ils n'étaient pas juifs"

Sur BFMTV ce lundi, Joann Sfar a estimé que la mobilisation dans l'Hexagone pour la libération des otages français n'est pas suffisante, plus d'un mois après les attaques du Hamas du 7 octobre.

La mobilisation en France pour exiger la libération des otages retenus par le Hamas dans la bande de Gaza depuis le 7 octobre est-elle suffisante? Non, répond au micro de BFMTV l'auteur de bandes dessinées. Interrogé ce lundi sur le plateau de 22H Max, l'artiste a affirmé qu'il avait "le sentiment qu'on parlerait davantage d'eux s'ils n'étaient pas juifs".

"C’est horrible ce que je suis en train de dire mais, quand il y a eu des otages par le passé, on ouvrait le journal de 20 heures avec leurs visages... Là, il y a le sentiment toujours, de ce procès de double allégeance, de se dire "ce sont des Français, mais pas tout à fait...", dénonce-t-il.

"Je n'ai pas vu la France depuis le 7 octobre dire: 'on nous a enlevé des Français!'" martèle-t-il.

"Pleurer pour les victimes des deux camps"

À la date du 6 novembre, 240 personnes "originaires du monde entier" sont toujours retenues en otage à Gaza, selon le porte-parole de l'arme israélienne Daniel Hagari. Huit Français sont toujours portés disparus et "il est désormais confirmé que certains d’entre eux sont otages du Hamas", a déclaré le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué du lundi 6 novembre, sans en préciser le nombre.

"Paris déplore le décès tragique d’une ressortissante française précédemment portée disparue, ce qui porte à 40 le bilan des victimes françaises dans les attaques terroristes menées par le Hamas contre Israël", indiquait par ailleurs le Quai d'Orsay.

"Je voudrais qu'on soit capable de pleurer pour les victimes des deux camps", a en outre déclaré Joan Sfar, alors que les ripostes israéliennes contre le Hamas ont fait des milliers de morts, dont de nombreux civils, femmes et enfants.

"Les gens qui arrachent les affiches des otages instrumentalisent… Ce n'est pas un acte de propagande de mettre des photos d'otages, c'est juste de vouloir la libération de gens", plaide-t-il enfin.

Depuis le 7 octobre, dans de nombreuses grandes villes tout autour du globe, des photos d'otages ont été affichées pour appeler à leur libération. Parfois, ces affiches ont été arrachées, comme ce fut le cas à Paris mardi 7 novembre.

Article original publié sur BFMTV.com

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