Emmanuel Macron veut « rénover » la journée de défense pour « mobiliser » plus de jeunes en cas de besoin

Macron (ici le 4 juillet 2017 à bord du sous-marin « le terrible ») veut « rénover » la journée de défense pour « mobiliser » plus de jeunes si besoin
FRED TANNEAU / AFP Macron (ici le 4 juillet 2017 à bord du sous-marin « le terrible ») veut « rénover » la journée de défense pour « mobiliser » plus de jeunes si besoin

POLITIQUE - « Pas rétablir le service national obligatoire, mais permettre à une jeunesse volontaire de renforcer les rangs de l’armée. » Le président de la République a présenté une initiative pour « mobiliser » davantage de jeunes dans « la réserve de professionnels » appelée à appuyer l’armée de métier en cas de crise, à l’occasion de ses vœux aux forces armées, ce lundi 20 janvier.

Au Liban, l’émotion d’Emmanuel Macron à propos de sa rencontre avec cette adolescente 5 ans plus tôt

Parmi quelques propositions esquissées, la « rénovation » de la journée de défense et de citoyenneté. Elle « redeviendra demain un moment de temps retrouvé » avec les militaires, a ainsi expliqué Emmanuel Macron. « Parmi les 800 000 jeunes chaque année, certains se signaleront et diront qu’ils répondront présent si la nation les appelle », a-t-il ajouté, en répétant plusieurs fois son mantra : « donner les moyens de servir. »

« Aujourd’hui, nous nous contentons d’un recensement, d’une journée défense et citoyenneté (...) c’est trop peu », a-t-il expliqué, en réclamant un « nouvel élan ». « Nous devrons mieux détecter les volontaires, leurs compétences, leur progression professionnelle. Les former et les mobiliser le moment venu en renfort des armées en métropole ou ailleurs », a-t-il encore martelé, dans un discours tourné cette année vers l’« accélération des périls » depuis la guerre en Ukraine.

Remplacer le SNU ?

Le chef de l’État a rappelé que mobiliser les jeunes était « l’ambition du SNU », un projet qui lui était cher. Le gouvernement de Gabriel Attal avait lancé il y a un an les travaux pour une généralisation à la rentrée 2026 de ce dispositif destiné aux 15-17 ans. Mais depuis, la dissolution, l’absence de majorité à l’Assemblée nationale, et les restrictions budgétaires semblent avoir sonné le glas de cette « ambition ».

PUBLICITÉ

Emmanuel Macron le reconnaît presque, sans le dire, ouvrant la voie à un nouveau projet aux proportions et contours encore flous. Sans « rétablir le service national obligatoire », il a demandé au gouvernement et à l’état-major des armées des propositions d’ici mai pour « permettre à une jeunesse volontaire d’apprendre avec les armées et d’en renforcer les rangs ». La France vise 210 000 militaires d’active et 80 000 réservistes à l’horizon 2030.

Plus largement, le chef de l’État et des armées a donc lancé une nouvelle Revue stratégique. D’ici mai également, le secrétariat général de la Défense et de la sécurité nationale devra lui faire des propositions pour s’adapter aux « périls de l’époque ». Comme il le dit depuis des mois, l’Europe a besoin d’un « réveil stratégique », pour faire face « si notre allié américain » se désengage du Vieux Continent. Un mouvement qui pourrait s’accélérer drastiquement avec le retour de Donald Trump, qui entre en fonction ce lundi.

« Notre allié américain affirme que l’on doit dépenser plus » pour la défense au sein de l’Otan, « et il a raison », a-t-il assuré, défendant toutefois les efforts français avec les 413 milliards d’euros de la loi de programmation pour 2024-2030. Il a prôné une fois de plus « une préférence européenne » dans l’acquisition d’équipements, mais aussi « plus de programmes communs » au sein de l’Union européenne pour concevoir l’armement de demain. « Nous devons toutefois changer d’échelle dans nos montants consacrés à la défense », a-t-il aussi affirmé, évoquant « un mur d’investissement ».

À voir également sur Le HuffPost :

Bruno Retailleau favorable à des « statistiques ethniques », mais à une condition

Sur la repousse de ses cheveux, Édouard Philippe a une réponse pleine d’humour