Dany Laferrière, un certain art de vivre

L’académicien Dany Laferrière en pleine création. - Credit:
L’académicien Dany Laferrière en pleine création. - Credit:

Avec un certain art de la provocation souriante, Dany Laferrière, présent à Brive, dédie son nouveau livre, Un certain art de vivre, à ceux qui ne l'ont pas lu mais lui promettent de « le faire dans une autre vie ». À ces derniers, il faut vivement conseiller cet opus qui, loin d'avoir le poids de la somme, a tout du concentré d'une œuvre, avec une écriture qui trouve ici un point d'acmé. « Je n'écris que sur moi. N'étant pas toujours le même. »

Tout y est art, le mot ouvrant chaque chapitre : art des choses décousues, de la répétition, de la chronique et, pour conclure, art de vivre bien sûr. Celui de l'académicien n'est pas exempt de mélancolie, mais sa sœur-vie, survie, l'écriture, veille. Ainsi, les réflexions inspirées dans leur forme par le maître de Laferrière, Basho, sont reliées par un personnage (son absence plutôt) et un lieu : Bornéo, où séjourne le narrateur, pour vivre « sa douleur en solo » après sa récente rupture avec Hoki. Pour seul compagnon, il a choisi le Barnabooth de Valery Larbaud.

À LIRE AUSSI Dany Laferrière : « Ça fait trente-cinq ans que je suis confiné »Autoportrait. Le poète-penseur, qui partage là son « art de pisser parmi les fleurs », de « partir en sifflotant » ou encore de « quitter la fête », s'incarne en celui qui, guettant la joie après la peine, prend appui sur les mots pour se relever. Par petites touches, cette tentative avouée d'autoportrait naïf le ramène à sa mère, à son enfance, à ses livres (en quatre lignes nous [...] Lire la suite