"Un mode de garde pour toutes les familles": Bergé veut réfléchir à "un congé parental plus court mais mieux indemnisé"

En charge du portefeuille des Solidarités, Aurore Bergé veut faire de ce ministère méconnu un outil politique et annonce vouloir réfléchir à de nouvelles modalités pour le congé parental. "L'idée est que toutes les familles aient un mode de garde et que le congé parental soit un choix et non une obligation en l'absence d'autre façon de faire garder son bébé", précise son entourage.

Aurore Bergé sort du bois cinq jours après sa nomination à la tête du ministère des Solidarités. La désormais ex-présidente des députés Renaissance à l'Assemblée nationale est bien décidée à faire de ce portefeuille technique un outil très politique.

"Aujourd’hui, trop de femmes prennent un congé parental long parce qu’elles n’ont pas de solution pour faire garder leur enfant", explique celle qui a été élue députée en 2017, dans les colonnes de Ouest-France.

Avant d'annoncer "réfléchir à un congé parental plus court mais mieux indemnisé".

Contacté par BFMTV.com, l'entourage de la ministre précise que "l'objet de la réflexion n'est pas du tout de supprimer ce droit".

"200.000 places de crèches d'ici 2030"

Le dispositif qui permet aux parents salariés de s'arrêter de travailler partiellement ou totalement à l'occasion de la naissance d'un enfant ou dans les premières années de vie ne peut pas excéder un an. Des prolongations sont cependant possibles sous condition. 428,71 euros sont versés chaque mois par la CAF pour un congé parental à temps complet.

"On est sur un montant très bas qui fait que des parents qui souhaiteraient le prendre ne peuvent pas financièrement se le permettre. Et dans le même temps, des femmes qui n'ont pas de solution de garde prennent un congé parental alors qu'elles voudraient parfois rester en emploi", précise encore un proche d'Aurore Bergé.

La réflexion est dans les tuyaux depuis plusieurs années. Un rapport remis en 2021 au gouvernement évoquait déjà cette piste, sans guère d'avancées jusqu'ici.

La ministre des Solidarités réaffirme également l'objectif de création de "200.000 places de crèches d'ici 2030", déjà annoncé par Élisabeth Borne en mai dernier.

"L'idée est que toutes les familles aient un mode de garde et que le congé parental soit un choix et non une solution en l'absence d'autre possibilité de faire garder son bébé", décrypte un collaborateur ministériel.

Bergé promet "un treizième mois" pour les puéricultrices

De quoi pousser Aurore Bergé à rappeler les dispositions déjà prises avec une enveloppe prévue de "plus de 200 millions d’euros par an pour accompagner les revalorisations salariales" des personnels de crèce.

Un rapport alarmant de l'Igas (inspection générale des affaires sociales) publié en avril réclamait de profondes réformes du secteur pour mieux prévenir les maltraitances qui s'explique en partie par les difficultés à embaucher des puéricultrices.

"À partir de 2024, une auxiliaire de puériculture de crèche gagnera 1800 € bruts en plus par an, c’est à peu près l’équivalent d’un 13e mois", précise celle qui a quitté l'un des postes les plus stratégiques de la macronie.

Il y a urgence alors que les drames se sont multipliés ces derniers mois des crèches, d'un bébé oublié à la Celle-Saint-Cloud à la mort d'une fillette de 11 mois empoisonnée à Lyon après lui avoir fait ingéré un produit toxique.

"La ministre qui soutient les parents"

Preuve que la désormais ex-députée des Yvelines espère bien continuer à peser, la façon dont elle présente les contours de son maroquin.

"Quand vous êtes ministre des enfants, vous êtes aussi la ministre qui soutient les parents", lance ainsi la ministre des Solidarités.

Autant dire que son périmètre risque de viser très large: on compte pas moins de 14 millions de mineurs en France.

Article original publié sur BFMTV.com

VIDÉO - Emmanuel Macron défend "l'efficacité" et la "continuité" après le remaniement du gouvernement