Déficit public : geler les retraites et prestations sociales ? La « piste » risquée de Sylvain Maillard

Une « année blanche » sur les retraites et prestations sociales ? La « piste » risquée de Sylvain Maillard
Une « année blanche » sur les retraites et prestations sociales ? La « piste » risquée de Sylvain Maillard

POLITIQUE - Ce n’est qu’une piste parmi d’autres, mais elle n’est pas sans risque pour la majorité. Alors que le camp présidentiel est prié de réfléchir à des solutions pour rétablir les comptes publics, plombés par un déficit supérieur aux prévisions en 2023, le président du groupe Renaissance à l’Assemblée nationale Sylvain Maillard a émis ce dimanche 7 avril l’idée d’une « année blanche » sur les pensions de retraite et prestations sociales.

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« Nous avons une situation économique difficile, avec une baisse des recettes importante. Pour cela, il faut que nous adaptions nos dépenses, comme n’importe quel ménage. L’État doit faire attention à ses dépenses et donc nous travaillons sur plusieurs pistes », a plaidé le député de Paris sur franceinfo.

L’élu propose donc une « année blanche », c’est-à-dire sans augmentation des pensions de retraite et des prestations sociales telles que le RSA et les APL. L’idée a été évoquée lors d’un dîner des cadres de la majorité autour d’Emmanuel Macron.

Selon des propos rapportés par Challenges, Sylvain Maillard évoque ainsi des recettes de « 20 milliards d’euros ». « Les anciens peuvent comprendre. Nous sommes ceux qui assurent la pérennité du système face à ceux qui le menacent », défend le chef de file Renaissance à l’Assemblée alors que l’idée ne fait pas l’unanimité dans son groupe.

Toucher aux pensions de retraite, une option écartée par Macron ?

Toucher aux pensions de retraite est politiquement délicat pour la majorité, à deux mois des élections européennes – un scrutin mal engagé pour la liste Renaissance – et alors que les retraités font partie du socle électoral d’Emmanuel Macron.

Fin février, alors que le ministre délégué chargé des Comptes publics Thomas Cazenave se disait ouvert à un débat sur la désindexation des retraites sur l’inflation, le président de la République avait lui-même torpillé l’idée : « Il faut arrêter de sortir des mesures qui n’ont même pas été évoquées, sauf si vous voulez perdre les élections…  », avait tancé Emmanuel Macron lors du Conseil des ministres quelques jours plus tard.

À ce stade donc, rien n’est arrêté. « L’exécutif réfléchit, on a des échanges au quotidien sur les différentes possibilités. (...) C’est la responsabilité de Gabriel Attal, de Bruno Le Maire, de porter des décisions dans les semaines qui viennent. Mais évidemment nous avons besoin de trouver des pistes d’économie et le groupe Renaissance propose plusieurs choses », tempère Sylvain Maillard ce dimanche.

Dans ses confidences à la presse régionale samedi 6 avril, Gabriel Attal a dit vouloir « sortir du concours Lépine médiatique des économies à faire sur tous les sujets ». Le gouvernement a d’ores et déjà balayé toute augmentation des impôts, suppression des APL et mises à contribution des assurances-vies et des livrets A. Idem sur une prise en charge réduite des affections de longue durée.

Pour autant, d’autres sources d’économies relatives au secteur de la santé sont envisagées, rapporte Le Parisien ce dimanche, dont celle sur la prise en charge des transports sanitaires à propos de laquelle le gouvernement vient de lancer une étude. En parallèle, la question de la taxation des « rentes » des entreprises qui ont profité de l’inflation est toujours à l’étude, une « task force » d’élus de la majorité ayant été chargée de soumettre des propositions d’ici au mois de juin.

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