Coupe de France: comment le Puy s'est spécialisé dans le rebond de joueurs

Quand on fait la route depuis Lyon et/ou Clermont Ferrand pour atteindre Le Puy, tout au long des 130 kilomètres qui séparent la cité millénaire, point de départ des illustres chemins de Compostelle, la question revient souvent. Comment attirer des "bons" amateurs de foot dans cette région, porte d’entrée du Massif Central? Christophe Gauthier, le président, contourne la question par une pirouette: "Nous avons certes quelques difficultés à les faire venir. Mais eux, quand ils partent, ils ont quelques difficultés à nous quitter car ils se sentent bien ici! Et parfois, certains viennent même s’installer une fois leur carrière terminée!"

Son manager général complète: "L’épopée ne fait pas de mal." Et comme l’emphase ne fait pas partie des éléments de langage d'Olivier Miannay, il faut prendre cette formule comme une litote. En le poussant dans ses retranchements, le patron du sportif arrive à avouer: "Briller en Coupe de France, cela fait parler du club, cela peut les sensibiliser, dit-il. Ils savent qu’ils peuvent se mettre en avant."

La Coupe de France agit comme un aimant

La récurrence d’une présence ponote dans cette épreuve, où le Puy défie le Stade rennais en quart de finale jeudi 29 février, agit donc comme comme un aimant: surtout quand, comme à l’été 2023, il faut renouveler le groupe, à la suite d’un nouveau passage dans l’ascenseur N1-N2, comme lors des deux saisons précédentes. Mais il ajoute la patte ponote: "Nous avons un bel environnement de travail, explique-t-il. Nous avons climat très serein avec un président qui nous fait confiance en tirant les bilans qu’en fin de saison et pas avant. Ainsi, nous n’avons pas d’épée de Damoclès sur la tête. C’est un facteur qui facilite le travail."

Et dans cet univers, il ajoute un (son ?)"facteur X", son œil et son expérience: Olivier Miannay affiche en effet un CV étoffé avec pas moins de 12 clubs différents sur les 20 dernières années de son parcours dans le football des divisions amateurs à professionnelles. Le natif de Seine-Saint-Denis, débute comme éducateur en région parisienne avant de porter le survêtement d’entraineur adjoint à Sète et Beauvais, puis le costume de directeur sportif à Cannes, Sedan ou Boulogne, sans oublier celui directeur du recrutement à Dijon en 2010-2011 alors en Ligue 1 ou de directeur général à Créteil.

Le Puy, une étape avant de rebondir plus haut

De quoi lui donner un très épais relationnel qui le fera repérer tour à tour, dans des divisions amateures, André-Pierre Gignac, Tino Costa, Benjamin Corgnet, Baptiste Reynet ou Teddy Teuma. Jim Allevinah sera son premier bon coup à son arrivée au Puy en 2018. Au bout d’un an, avec la montée en National en plus, le Gabonais signera à Clermont, en Ligue 1.

Au total, pas loin d’une vingtaine de joueurs passent récemment par Le Puy avant de "rebondir" à l’étage du dessus comme Lenny Joseph (passé par les U19 du Puy avant un crochet par Boulogne et un retour en Haute-Loire) actuellement à Grenoble, Johann Obiang (sans club à la sortie de Troyes quand il vient au Puy) à Pau, Tim Jabol à Ajaccio ou Kevin Perrot et Peter Ouaneh à Laval sans oublier Alexy Bosetti désormais à Annecy: "Ce sont souvent des jeunes qui viennent d’en dessous ou du même niveau, décrypte-t-il. Personne n’est vraiment en échec quand il vient chez nous. Cela apporte de la fraîcheur et de l’énergie à tout le monde. Et cette saison, une vraie osmose s’est créée, alors que 95% de l’effectif a été changé. Au-delà, il y a aussi un vrai projet avec chacun."

Sans oublier le respect des engagements. Là, c’est son patron, Christophe Gauthier, qui intervient: "L’équipe est aussi saine car je tiens au respect du paiement du premier mois mais aussi du douzième. Nous respections les engagements entre les deux parties, ils sont clairs et ils vont au bout." Et Olivier Miannay de conclure: "Nous profitons du moment, car nous savons que tous les clubs sont sortis grandi de ce type d’épopée."

Article original publié sur RMC Sport