Coupe de France: "Le pire tirage possible", pourquoi l’OL joue très gros contre Valenciennes

Pas grand monde n’aurait imaginé un tel destin au soir de la 14e journée, il y a quatre mois jour pour jour. Le 2 décembre, l’OL, battu sur la pelouse du RC Lens (3-2), ne comptait que sept petits points en Ligue 1 et pointait à six unités du premier non relégable. À cette époque, toutes les statistiques enterraient le club rhodanien. Quatre mois plus tard, les Gones ont neuf points d’avance sur la zone rouge… et ne sont plus qu’à deux victoires d’un sacre en Coupe de France.

Opposés à Valenciennes ce mardi soir en demi-finale (20h45), les Lyonnais ont réussi l’exploit d’inverser le cours d’une saison jusque-là bien mal embarquée. Mais l’équilibre trouvé depuis l’arrivée de Pierre Sage, fin novembre, est précaire. Et une contre-performance à domicile face au club nordiste replongerait à coup sûr l’OL dans le brouillard. Pour toutes ces raisons et bien d'autres encore, l'OL joue très gros ce mardi soir face à Valenciennes.

• Parce que l'avenir de Pierre Sage pourrait (en partie) se jouer ce mardi soir

Il est l’homme qui a tout changé. Alors que l’effectif semblait totalement démobilisé sous Laurent Blanc (août-septembre) puis Fabio Grosso (septembre-novembre), Pierre Sage a su enclencher une dynamique positive. Sous les ordres de l’ancien directeur du centre de formation, l’OL a pris 28 points en 15 journées de Ligue 1, soit une moyenne d’1,87 point par match. À titre de comparaison, Brest, deuxième du championnat, tourne à 1,85 point par match depuis le début de la saison.

Impossible, donc, de reprocher quoi que ce soit au technicien de 44 ans. Mais s’il a réussi à convaincre tout le monde, Sage, en fin de contrat à la fin de la saison, ne serait pas en position de force pour une éventuelle prolongation en cas d’élimination. "Pour Pierre, nous prendrons une décision en fin de saison. Le club se posera et étudiera la meilleure chose à faire", soulignait il y a une quinzaine de jours David Friio, directeur sportif du club, sur l'antenne d'OL Play. "Le club se posera et étudiera la meilleure chose à faire."

• Parce que la Coupe de France est sans doute la voie d'accès la plus facile à l'Europe

Si Pierre Sage joue aussi gros, c’est parce que la Coupe de France représente le moyen le plus "simple" d’être européen la saison prochaine, une donnée que l’on sait primordiale pour les comptes de n’importe quel club. Deux victoires, face à Valenciennes ce mardi soir puis lors d’une éventuelle finale à Lille le 25 mai prochain, suffiraient à envoyer l’OL en phase de groupes de Ligue Europa. En championnat, à sept matchs de la fin, Lyon est à sept points de Lens, sixième et virtuellement qualifié pour la phase de groupe de Ligue Europa Conférence.

En cas de sacre en Coupe de France d’une équipe déjà qualifiée pour une Coupe d’Europa via le championnat (le PSG ou potentiellement Rennes), la septième place de Ligue 1, actuellement occupée par l’OM, pourrait offrir une qualification en Ligue Europa Conférence. Dans ce cas, l’OL n’aurait besoin de remonter "que" quatre points au classement. Mais ce scénario reste hypothétique et, là encore, le chemin le plus court reste un titre en Coupe de France.

• Parce que Valenciennes est un club à la dérive

Si l’OL a si peu le droit à l'erreur, c’est en grande partie à cause du pedigree de son adversaire. Ce mardi soir, l’OL accueille une formation à la dérive totale en Ligue 2, dont la relégation en National n’est plus qu’une question de temps. Lanterne rouge, VAFC compte 18 points de retard sur le premier non relégable, à huit journées de la fin. Les hommes d’Ahmed Kantari se savent condamnés et n’ont plus que la Coupe de France pour égayer une saison si pénible.

"C’est le pire tirage selon moi, osait Pierre Sage après que le destin a mis Valenciennes sur la route des Lyonnais. On devra livrer un grand match. Valenciennes a tout à gagner et on considère aujourd’hui que ce tirage fait que l’OL doit se qualifier."

Sur le papier, le fait que VAFC n’ait rien à perdre ne joue pas en faveur de Lyon. Dans les faits, Valenciennes n’a plus gagné en Ligue 2 depuis le 27 janvier (5 défaites, 3 nuls) et n’a pas marqué le moindre but sur ses cinq derniers matchs de championnat. En Coupe de France, les Nordistes ont eu le mérite de se hisser dans le dernier carré. Mais le parcours pour en arriver là, avec des victoires contre Sarreguemines (R1), le Paris FC (L2), Saint-Priest (N3) et Rouen (N1) depuis les 32es de finales, n’a pas permis de voir si Valenciennes avait les épaules pour s’offrir un pensionnaire de l’élite.

• Parce que l’OL est à la recherche d’un titre depuis 2012 (et tourne autour depuis un moment)

On ne répétera jamais assez que tout va très vite dans le football. Et la saison 2023-2024 de l’OL en est le meilleur exemple. Voués à devenir les premiers joueurs à précipiter la chute du club en deuxième division depuis la relégation survenue à l’issue de la saison 1983-1984 (l’OL était finalement remonté six ans plus tard), les Lyonnais ont désormais une occasion en or de garnir l’armoire à trophées.

Après des années 2000 où il a tout dévoré sur son passage (7 titres en championnat, 1 en Coupe de France), le club rhodanien est sevré de titres depuis sa victoire en Coupe de France en 2012. Et ce n’est pourtant pas les occasions qui ont manqué. Depuis que les Bafétimbi Gomis, Lisandro Lopez, Hugo Lloris & Co ont soulevé le trophée il y a 12 ans face à Quevilly, l’OL tourne autour sans jamais réussir à concrétiser. Depuis 2019, les Gones sont allés trois fois en demi-finale, sans jamais parvenir à franchir ce palier (défaites contre Rennes en 2019, le PSG en 2020 et Nantes en 2023). Le douloureux souvenir de la demi-finale perdue sur la pelouse de la Beaujoire (1-0) il y a un an est encore vif. Charge à l’OL de faire en sorte que l’histoire ne se répète pas.

Article original publié sur RMC Sport