COP28 : le système alimentaire cherche sa place dans la négociation climat

Pour la première fois dans l’histoire de la négociation climat, la COP28 consacre la journée du 10 décembre 2023 à l’agriculture. Ce secteur pourtant essentiel pour la lutte contre le changement climatique est le grand oublié des négociations. Une impasse que vient partiellement réparer une "déclaration" de 134 pays adoptée le 1er décembre.

La COP28 va-t-elle remettre dans le jeu climatique le système alimentaire ? Du champ de l’agriculteur à la table des consommateurs, le secteur pèse plus d’un tiers des émissions mondiales de gaz à effet de serre.

L'inflexion de la COP28

Ce n’est pourtant qu’en 2017 que la négociation en a parlé pour la première fois avec l’action conjointe de Koronivia (du nom d’une station agronomique de recherche aux îles Fidji) destinée à explorer les moyens de réduire les émissions provenant de la production agricole et de la sécurité alimentaire. Cette initiative s’est terminée en 2021 à Glasgow sans officielle prolongation de la réflexion.

La COP28 marque donc une réelle inflexion. Le 1er décembre en effet, 134 États ont signé une déclaration commune portant l’engagement volontaire de ces gouvernements à réduire les émissions de gaz à effet de serre de ce secteur, notamment en l’incluant dans leurs prochains engagements de réduction des émissions de CO2 qui doivent être rendus à la Convention climat en 2025.

Les signataires représentent 5,7 milliards de Terriens, 500 millions d’agriculteurs produisant 70% de la nourriture et 76% des émissions du système alimentaire global. Le texte reste cependant très vague.

Pour l’ONG Global Alliance for the future of food, l’oubli majeur du texte c’est qu’il n’indique pas comment les États vont faire pour réduire leurs émissions et ne comporte pas d’objectifs précis alors que 15% des énergies fossiles consommées dans le monde servent à produire et acheminer les aliments.

Autre ambiguïté : les Émirats arabes unis annoncent un partenariat de 200 millions de dollars (185 millions d’euros) avec la fondation Bill et Melinda Gates destinée à la recherche agronomique sans dire s’il s’agira de biotechnologies.

Le texte précise plus loin qu’un agenda sur l’agriculture régénérative sera lancé pour que les organisations internationales en charge du secteur travaillent à la conversion de 160 millions d’hectares de terre vers les techniques permettant d[...]

Lire la suite sur sciencesetavenir.fr

A lire aussi