Contrôles au faciès : des pratiques qui révèlent un «racisme conscient ou inconscient»

Façade du tribunal correctionnel de Paris, où avait lieu le procès ce lundi.

Ce lundi, l'Etat était en procès, accusé par trois élèves de délit de faciès. Ceux-ci estiment avoir fait l'objet d'un contrôle de police discriminatoire, il y a un an à la gare du Nord, au retour d'un voyage de classe.

Pour le procureur, la question est «simple». Elle renvoie pourtant à une crispation récurrente quand les rapports entre la police et la population affleurent. Mamadou C., Ilyas H. et Zakaria H. ont-ils subi un contrôle d’identité discriminatoire ? Le 1er mars 2017, une classe de terminale du lycée Louise-Michel, à Epinay-sur-Seine, arrive à la gare du Nord après un séjour bruxellois. Leur voyage était consacré à la découverte des institutions européennes. A la sortie du train, les trois lycéens, d’origine malienne, comorienne et marocaine, sont contrôlés par deux équipages de police devant leurs camarades de classe.

Ce lundi, l’Etat était poursuivi par les trois jeunes hommes devant l’une des chambres civiles du tribunal correctionnel de Paris. Dans le public, plusieurs personnalités sont présentes, comme l’ancien ministre socialiste et ex-candidat à la présidentielle Benoît Hamon, ou encore le député de La France insoumise Eric Coquerel.

Noirs et arabes vingt fois plus contrôlés que les autres

Palpation, fouille des sacs, tutoiement, humiliation. Une «panoplie» classique des contrôles d’identité pour leur avocat Slim Ben Achour. «Mes clients sont l’incarnation d’une réalité incontournable», poursuit l’avocat, au moment de rappeler les statistiques du Défenseur des droits. Cette autorité administrative indépendante estime que les jeunes hommes perçus comme noir ou arabe ont une probabilité vingt fois plus élevée d’être contrôlés que les autres.

Lors du contrôle, la justification apportée est «nous faisons notre travail, tonne Slim Ben Achour. Mais ça n’existe pas dans le code de procédure pénale !» A posteriori, l’un des policiers a rédigé un rapport pour expliquer les contrôles, dans lequel il évoque le «contexte actuel», à savoir les (...) Lire la suite sur Liberation.fr

Les familles Minoritaires et immigrées
Les jeunes En groupes dans le Nord-Est
Les femmes Discrètes, plus difficiles à dénombrer et à suivre
A Paris, les sans-abri un peu moins inconnus
Affaire Mélenchon : les preuves du complot