La Commission européenne "condamne" le symbolisme fasciste sans mentionner le parti de Giorgia Meloni

"Inapproprié et moralement répréhensible". Le porte-parole de la Commission européenne et de sa présidente Ursula von der Leyen a exprimé ce lundi 17 juin la position "très claire" de Bruxelles sur le symbolisme fasciste.

"La position de la Commission européenne et de la présidente Ursula von der Leyen sur le symbolisme fasciste est très claire: nous ne pensons pas qu’il soit approprié, nous le condamnons, nous pensons qu’il est moralement répréhensible. Nous sommes très clairs sur ce point", a assuré Éric Mamer lors d’un point de presse cité par le média Euractiv, avant de conclure: "c'est tout ce que j'ai à dire sur cette question".

Cette clarification s'est imposée après qu'un journaliste l'a interrogé sur la récente enquête publiée par le média italien Fanpage. Ce dernier a révélé des images montrant des membres du mouvement de jeunesse du parti d'extrême droite Fratelli d’Italia de la Première ministre italienne Giorgia Meloni en train de faire des saluts nazis et de scander des termes à la gloire du dictateur Mussolini et du fascisme.

"Un silence incompréhensible"

Dans sa réaction, Éric Mamer n'a cependant fait ni mention de Giorgia Meloni, ni de son parti, qui a obtenu près de 29% des voix en Italie aux élections européennes. En octobre 2022, lors de son discours de politique générale devant la Chambre des députés italiens, celle qui était alors nouvelle Première ministre avait nié toute "sympathie" ou "proximité" avec le fascisme.

Mais pour ses opposants, ces images de la jeunesse de son parti sont des preuves que le fascisme est toujours bien présent dans les rangs de la Première ministre.

"La droite peut se blanchir mais elle ne peut pas cacher l’antisémitisme et le racisme", a déclaré Elly Schlein, chef du Parti démocrate, principal parti d’opposition, à la chaîne de télévision La7, cité par le média britannique The Telegraph.

Le Parti démocrate, mais aussi le Mouvement cinq étoiles, et l'Alliance des verts et de la gauche ont demandé une réaction du gouvernement et un rapport au Parlement italien, dénonçant un "silence incompréhensible".

Ils avaient déjà demandé en janvier dernier la dissolution des partis d'extrême droite italiens après la diffusion d'une vidéo montrant des centaines d'hommes en noir faisant des saluts fascistes à Rome en souvenir du 46e anniversaire de la mort de trois militants néofascistes, rappelle le journal.

Article original publié sur BFMTV.com