En Colombie, le retour des combats nuit à la réinsertion d’anciens Farc

C’était l’un des rares projets mis en place avec succès par d’ex-combattants des Farc en Colombie. Mais dans le week-end du 29 au 30 juin, le club de rafting Caguán Expeditions y Remando por La Paz a fermé ses portes après que 80 de ses membres ont dû quitter les lieux à cause de menaces proférées par des dissidents qui refusent de se soumettre à l’accord de paix signé en 2016 entre l’État et la guérilla marxiste.

Dans un pays en guerre depuis soixante ans, Remando por la paz (“Ramer pour la paix”) symbolisait la possibilité de tourner la page pour ces ex-guérilleros rassemblés dans un espace territorial de formation et de réincorporation (ETCR) – des zones créées pour réhabituer les combattants à la vie civile – dans le département du Caquetá, dans le sud du pays.

Ils s’étaient ainsi investis dans le monde de l’écotourisme, permettant à plus de 3 000 étrangers de visiter des lieux presque inexplorés. Au point de représenter la Colombie aux championnats du monde de rafting en 2019 en Australie.

Reprise des combats

Mais “leur histoire a pris une tournure désespérée en juin, lorsque les 80 personnes qui vivaient dans l’ETCR de Miravalle […] ont dû quitter la zone” où se déroulent de violents combats entre deux groupes de dissidents, précise l’hebdomadaire Cambio.

Dans un communiqué, les exilés ont tenu à préciser ceci :

“Nous avons été pris au milieu d’un conflit absurde entre les guérilleros de l’État-major central (EMC) et de la Seconde Marquetalia, au point d’étouffer les possibilités de poursuivre nos activités touristiques et sportives.”

C’est un texte menaçant de l’EMC, couplé au fait que, depuis 2017, 425 ex-membres des Farc ont été assassinés, qui les aurait également poussés à partir.

Pour le sénateur Carlos Lozada, du parti des Communs, issu de la démobilisation des Farc, cette tragédie reflète l’incapacité de l’État colombien à occuper les territoires d’où se sont retirés les guérilleros en 2016, repris depuis par de nouveaux groupes armés. Et ce malgré la “paix totale” que tente de négocier le président Gustavo Petro avec les différentes organisations qui persistent dans le pays.

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