En Colombie, le rationnement de l’eau est lié à la déforestation de l’Amazonie

“Carlos Pulido, dirigeant communautaire de 50 ans, était prêt lorsque le rationnement de l’eau a commencé à Bogota”, mi-avril, pour faire face à l’assèchement des bassins d’eau qui approvisionnent la capitale de la Colombie, écrit le journal El País America.

Dans son quartier modeste de Ciudad Bolívar, il recycle l’eau du lavabo pour la vider dans les toilettes et celle de la machine à laver pour nettoyer les sols et “réduire les coûts”. Il s’est toujours tenu prêt à cette éventualité qui a forcé la mairie à rationner drastiquement l’eau. Mais c’est loin d’être le cas des autorités de la capitale. Car “lorsque le système de réservoirs d’eau de la capitale, réputée […] pour son climat pluvieux, a été conçu, des périodes de sécheresse aussi extrêmes étaient inconcevables”.

Des “rivières volantes”

Le pays est actuellement frappé par un phénomène El Niño d’une intensité rare, mais aussi par le manque de pluies, censées arriver mi-mars, et que de plus en plus de scientifiques attribuent au déboisement de l’Amazonie.

Habituellement, la vapeur dégagée par les arbres de la forêt amazonienne se déplace et constitue de véritables “rivières volantes”, qui “voyagent depuis l’océan Atlantique jusqu’à la Cordillères des Andes, poussées par les alizés”, décrit la rédaction sud-américaine du quotidien espagnol. Ces “rivières volantes” alimentent les bassins d’eau de la Colombie, mais aussi de l’Équateur, où le gouvernement rationne l’électricité, faute de pouvoir alimenter ses centrales hydroélectriques.

Mais “l’échange entre les Andes et l’Amazonie est en train de se perdre”, avertit la revue Mongabay. Alors que les hautes températures provoquent des incendies et maintiennent en état d’alerte la moitié du pays, la déforestation a de nouveau explosé dans les zones contrôlées par les dissidents de la guérilla des Farc, où le conflit reprend de l’ampleur, que ce soit pour semer des feuilles de coca, élever du bétail, vendre du bois où accaparer de nouveaux territoires. On estime ainsi qu’entre 2011 et 2040, le niveau de précipitations pourrait baisser de 15 % à Bogota.

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