Pour Clémentine Autain, "Jean-Luc Mélenchon n'est pas éternel"

"Frondeur"? Clémentine Autain n'aime pas trop ce terme auquel elle est associée au sein de La France insoumise, aux côtés d'autres députés comme François Ruffin, Raquel Garrido ou Alexis Corbière, non retenus, comme elle, dans la direction du mouvement en décembre 2022. Et auteurs de prises de distances régulières depuis.

L'expression est trop connotée à ses yeux. Elle fait "référence à une histoire récente, celle du Parti socialiste", souligne l'élue de Seine-Saint-Denis sur BFMTV-RMC, évoquant ces députés PS qui "ont dit non à la politique qui était menée par François Hollande". Certes, cet affranchissement était "très honorable", juge Clémentine Autain, critique de l'ex-président de la République, mais "nous, c'est autre chose", soutient-elle. Avant de développer la ligne politique prônée avec ses camarades:

"Nous sommes très attachés à la Nupes. Nous pensons que pour gagner en 2027, il faut chérir ce rassemblement. Et nous pensons qu'en termes d'orientations, de profils politiques, on a besoin de davantage de solennité et de ne pas être dans l’outrance ou le clash."

"Arrêter de mettre de l'huile sur le feu"

Et l'incarnation de la gauche? "Jean-Luc Mélenchon n'est pas éternel", dit Clémentine Autain, pour mieux souligner que la Nupes et LFI ne se réduisent pas "aux seuls propos" du triple candidat à la présidentielle.

"Je peux vous dire que sur toute la séquence, quand on regarde précisément les programmes des uns et des autres (...) il est faux de dire que, sur tous les sujets que nous avons traversés (...) nous ne pourrions pas être rassemblés à gauche", glisse la parlementaire de 50 ans. Comme pour mieux souligner que les fractures béantes de l'alliance des gauches sont surtout un problème de personne?

Appelant à "arrêter de mettre de l'huile de le feu" et refusant de "donner des leçons", Clémentine Autain ne va pas plus loin dans sa critique. Sa collègue Raquel Garrido se veut plus explicite depuis des semaines. Jean-Luc Mélenchon "n'a fait que nuire depuis dix mois", lançait-elle dans Le Figaro, il y a quelques mois.

En conflit ouvert avec la direction, l'insoumise a été sanctionnée la semaine dernière: elle ne pourra plus être oratrice pour LFI à l'Assemblée nationale pendant quatre mois. Il lui est reproché "une accumulation d’agissements et de propos répétés qui nuisent au bon fonctionnement collectif du groupe parlementaire".

Article original publié sur BFMTV.com