Christophe Malavoy, saint buveur, grand acteur

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L'acteur dit adorer ce texte «tellement humain» de Joseph Roth. Rien à voir avec l'autre Roth, Philip. Celui-ci est né en 1894 dans l'empire austro-hongrois, en Galicie qui deviendra l'Ukraine. Ecrivain et journaliste (auteur connu de «La marche de Radeztky» sur le déclin des Habsbourg), il est mort à Paris, en 1939, à 44 ans, malade, pauvre et alcoolique. Alors sa «Légende du Saint Buveur» sent son vécu si l'on peut dire, et Malavoy l'a intégré à 100%. C'est lui qui signe l'adaptation et la mise en scène, excellentes.

Il est une sorte de clochard érudit, modeste, loyal, bonhomme, qui loge sous les ponts de Paris sauf quand des rencontres fortuites l'emmènent vers d'autres horizons plus opulents. Il nous raconte une tranche de vie pas très gaie, mais pleine de retournements où il entrecoupe ses monologues de morceaux joués au saxo et de bribes de chansons. On découvre que l'acteur à la longue carrière (Chabrol, Leconte, Foekinos...) sait vraiment tout faire. C'est une déambulation complice où l'alcoolisme accompagne l'insouciance, la naïveté, la drôlerie. Et un regard fataliste sur la condition des hommes. Une ambiance un peu Ettore Scola, un peu Tati.

La pièce est courte, une heure 15, mais elle nous emmène loin dans ce destin clair-obscur qui ranime une époque où les vagabonds ne s'appelaient pas encore sdf. Avec des ambiances sculptées par des lumières astucie...


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