Charles III atteint d'un cancer: comment Buckingham a changé sa façon de communiquer sur la santé royale

Longtemps la santé des monarques britanniques a été évoquée du bout des lèvres, à grand renfort d'euphémismes et de périphrases. Ainsi, à la fin de sa vie, la reine souffrait-elle "d'inconfort", selon les communiqués royaux. Et, alors qu'elle était proche de la mort, les médecins évoquaient simplement leur "préoccupation" sur son état de santé.

Ce lundi 5 février, le palais de Buckingham a annoncé que le roi Charles III est atteint d'un cancer et qu'il a entamé un programme de "traitements réguliers".

Cette annonce, comme les deux communiqués de janvier sur l'intervention chirurgicale de la princesse Kate et sur l'hospitalisation de Charles pour une hypertrophie de la prostate, marquent un changement dans la façon d'informer le public.

Si les informations concernant Kate sont assez évasives, la santé du roi est évoquée avec beaucoup plus de détails.

Maîtriser la communication

Dans son communiqué, le palais de Buckingham a indiqué que le monarque britannique "a choisi de partager son diagnostic afin d'éviter les spéculations". Le roi souhaite également que "cela puisse aider le public à comprendre tous ceux qui, dans le monde entier, sont touchés par le cancer".

De la même manière, Buckingham avait annoncé que le roi souffrait d'une hypertrophie de la prostate, une pathologie fréquente chez les hommes âgés, et qu'il serait brièvement hospitalisé.

"Comme des milliers d'hommes chaque année, le roi a consulté pour une hypertrophie de la prostate. Ce dont est atteinte sa majesté est bénin et il se rendra à l'hôpital la semaine prochaine pour une procédure correctrice", avait indiqué le palais dans un communiqué, coupant court aux spéculations.

Selon une source à Buckingham, citée par le Times, le roi est "désireux de partager" les détails de son diagnostic, pour encourager les hommes à se faire examiner en cas de doutes.

Le contre-exemple d'Elizabeth II

C'est aussi une façon pour le palais de maîtriser la communication et d'éviter que le public n'apprenne l'hospitalisation du roi dans la presse tabloïd, comme cela a été le cas lorsque la reine Elizabeth avait été hospitalisée en 2021 pour des "examens préliminaires".

L'information, rappelle le Guardian, avait été révélée par la presse, soulevant la question de la santé de la monarque. Il avait été reproché à Buckingham de n'avoir communiqué qu'une fois l'information révélée par le Sun.

"Ils auraient pu faire une annonce après son retour au château de Windsor, en disant: 'la reine a été à l'hôpital pour des examens. Elle est maintenant de retour au château. Elle travaille. C'est tout ce que nous en dirons. Fin de l'histoire", avait jugé Dickie Arbiter, l'ancien attaché de presse de la reine.

Le silence de Buckingham avait au contraire alimenté les spéculations sur l'état de santé de la reine, alors âgée de 95 ans.

Davantage de flou autour de Kate

L'"intervention chirurgicale abdominale programmée" de Kate le 16 janvier a plongé les médias britanniques dans l'inquiétude, et suscité toutes sortes de théories.

Sa longue hospitalisation - 13 jours - et sa convalescence, qui devrait durer jusqu'à Pâques, soulèvent également de nombreuses questions outre-Manche. A tel point que Kensington a dû préciser que la princesse ne souffrait pas d'un cancer.

Elle est sortie de l'hôpital le 29 janvier et est "rentrée chez elle à Windsor pour poursuivre son rétablissement après son opération".

Article original publié sur BFMTV.com