"C'est une volonté de Jean-Luc Mélenchon": Alexis Corbière s'insurge de sa non-investiture par LFI aux législatives

Une décision inattendue qui a mis le député sortant en colère. L'élu LFI de Seine-Saint-Denis Alexis Corbière dénonce ce samedi 15 juin sur BFMTV le choix de son camp de ne pas l'investir pour les législatives du 30 juin et 7 juillet prochains.

"Imaginez qu'à 23 heures, sans un coup de fil, vous découvrez un tableau et quand vous regardez, il n'y a plus votre nom et on ne vous pas expliqué pourquoi", s'insurge-t-il.

"Ceux qui ont fait ce sale coup sont des sectaires qui ne correspondent pas à l'idée que je me fais de la gauche", dénonce-t-il.

Alexis Corbière n'a pas été réinvesti par La France insoumise dans sa circonscription où il est élu depuis 2017. Tout comme Danielle Simonnet (Paris), Raquel Garrido (Seine-Saint-Denis), Hendrik Davi (Bouches-du-Rhône) et Frédéric Mathieu (Ille-et-Vilaine).

Aux yeux de la direction, ces cinq élus sont coupables, selon Alexis Corbière, d'avoir "porté une ligne plus unitaire" ces derniers mois, alors que les divisions n'avaient de cesse de s'accentuer entre les différents partis de gauche.

"Je ne peux pas laisser passer ça"

Pour l'élu, il n'y a pas de doute, sa mise au ban est "une volonté de Jean-Luc Mélenchon et que de lui, qui a été mise en exécution par je ne sais pas qui".

"C'était un homme qui pouvait être très grand à un moment donné, là c'est riquiqui, ça ne correspond pas au moment, alors que l'extrême droite peut prendre le pouvoir", déplore Alexis Corbière, rappelant leurs longues années de militantisme en commun.

"Je ne peux pas laisser passer ça, c'est une question d'éthique en politique", soutient encore Alexis Corbière, pour justifier sa prise de parole.

"Irresponsable"

Interrogé sur la possibilité que son éviction profite au RN dans sa circonscription, Alexis Corbière répond: "il ne faudrait pas, mais c'est irresponsable, alors qu'il faut tous aller au combat, être unis, jeter les vieilles rancunes à la rivière".

L'élu sortant dénonce encore cette pratique et déplore que certaines personnes dans son camp "profite d'une occasion pour mesquinement" faire un "petit croche-patte pour dire 'ceux-là, je les dégage' parce que ça ne sera pas remarqué".

"On veut m'enfermer dans l'idée que je défendrais des sièges, mais je défends un principe: on ne rend pas la société plus démocratique avec des pratiques anti-démocratiques", dit-il.

"Je reste un insoumis"

Déterminé à ne pas abandonner la bataille des législatives, alors que le RN est donné premier dans les sondages, le député de gauche sortant l'assure: "on va se présenter, on va être élus, pour que des députés unitaires participent à ce Front populaire".

"Je reste un insoumis idéologique", soutient encore l'élu, assurant faire la part des choses dans cette histoire.

"J'appelle à voter pour tous les candidates et candidats du Front populaire, ce sont des hommes et des femmes extraordinaires", dit-il.

Aux autres élus, il soutient également: "haut les coeurs, nous restons tous insoumis". "Il faut que vous meniez la campagne, il ne faut pas que ces incidents, ces pratiques débiles vous posent un problème".

"Réglez ce problème, les prochains sinon c'est vous"

"Je garde l'esprit clair, ce qui est important, c'est ça", dit-il, en présentant un tract du Nouveau Front populaire. "D'abord, il y a eu une bonne réaction, les forces politiques se sont rassemblées, ont fait un programme, il y a une dynamique qui se met en oeuvre, la victoire est possible", rappelle-t-il.

Pour autant, Alexis Corbière appelle son camp à "construire autre chose" pour que ces évictions soudaines ne se reproduisent pas.

"Amis LFI qui allez être élus, et je souhaite que vous soyez les plus nombreux possibles, réglez ce problème, parce que les prochains sinon c'est vous. On ne peut pas accepter ce genre de méthodes", met-il en garde.

Article original publié sur BFMTV.com