"C'est notre Notre-Dame": l'émotion des habitants de Copenhague après l'incendie de la Bourse

Comme une impression de déjà-vu. Cinq ans après l'incendie de Notre-Dame de Paris, l'ancienne Bourse de Copenhague, bâtiment emblématique de la capitale danoise, s'est embrasée ce mardi 16 avril tôt dans la matinée.

La célèbre flèche en spirale qui surplombe l'édifice bâti au XVIIe siècle s'est effondrée dans les flammes, des images qui rappellent la chute de la flèche de Viollet-le-Duc le 15 mars 2019.

"Les façades sont encore debout, mais elles commencent à céder sous l'effet de l'incendie", a déclaré le directeur des services de secours, Jakob Vedsted Andersen, à la mi-journée. "Nous faisons tout notre possible pour protéger les façades, mais nous ne pouvons donner aucune garantie", a-t-il ajouté.

"Un trésor national" parti en fumée

L'incendie, dont la cause n'est pas encore connue, a saisi d'effroi les habitants de Copenhague, attaché à ce monument historique de la ville qui accueille aujourd'hui le siège de la Chambre de commerce danoise mais aussi une importante collection d'art.

Une riveraine, Elisabeth Moltke, 45 ans, est venue assister au sinistre: "C'est notre Notre-Dame, c'est notre trésor national", a-t-elle confié, émue, à l'AFP. "Je n'ai pas les mots. C'est un bâtiment de 400 ans qui a survécu à tous les autres incendies qui ont ravagé Copenhague, c'est une perte terrible", s'est désolé Carsten Rose Lundberg, un autre habitant,

Elisabeth Handberg, une institutrice, a assisté au drame depuis la fenêtre de sa classe avec ses élèves. "Mes élèves ont dit: 'C'est là depuis l'époque du roi Christian IV et maintenant ça brûle'. Ils ont également été très touchés par cette histoire", a-t-elle raconté à l'agence Reuters. Selon elle, le bâtiment et sa flèche seront "reconstruits", "il ne peut en être autrement".

Un autre passant, Thor Koustrup, ingénieur en informatique, a déclaré qu'il serait en retard au travail parce qu'il s'était arrêté pour regarder l'incendie. "C'est fou, ça me fait mal à l'intérieur", a-t-il confié à l'agence de presse.

Le roi déplore un "triste spectacle"

L'incendie a fait réagir les plus hautes autorités du pays. "Nous nous sommes réveillés avec un triste spectacle", a dit le roi du Danemark Frederik X dans un communiqué. "Cela fait mal à l'âme des Danois, des années d'histoire se consument dans les flammes", a abondé la Première ministre Mette Frederiksen auprès de la télévision publique danoise.

La maire de Copenhague, Sophie Haestorp Andersen, a déjà annoncé qu'en collaboration avec la Chambre de commerce, ils "essaieront de reconstruire le bâtiment". L'édifice fait partie de "l'histoire de la construction de notre ville, une histoire que nous ne pouvons pas laisser dans une mer de flammes, et c'est pourquoi nous ferons aussi tout ce que nous pouvons pour la reconstruire ici", a-t-elle ajouté.

L'incendie a provoqué un élan de générosité pour sauver les œuvres conservées à l'intérieur du bâtiment. Plusieurs personnes ont été filmées et photographiées en train de sortir des tableaux.

"Comme il est touchant de voir comment les employés de Børsen, les bonnes personnes des services d'urgence et les habitants de Copenhague travaillent ensemble pour sauver les trésors artistiques et les images emblématiques du bâtiment en feu", a écrit le ministre de la Culture danois, Jakob Engel-Schmidt, sur X.

Commandée par le roi Christian IV, la Bourse de Copenhague a été construite entre 1619 et 1640, constituant l'un des édifices les plus anciens de la ville.

Article original publié sur BFMTV.com