“Moi, capitaine”, une odyssée migratoire profondément humaniste

Sénégal, Mali, Niger, Libye, et la Méditerranée. C’est l’une des routes de la migration vers l’Europe, souvent évoquée dans l’actualité mais rarement portée sur grand écran comme le fait Matteo Garrone. Dans Moi, capitaine, en salle le 3 janvier, le réalisateur italien met en scène étape par étape, épreuve par épreuve, l’odyssée migratoire de Seydou et de Moussa, deux cousins sénégalais de 16 ans, férus de rap et pleins de rêves de célébrité.

Matteo Garrone “a réussi à faire un film pratiquement impossible : raconter une histoire d’actualité – ressassée à l’envi par l’incessante couverture médiatique – pour en faire un archétype”, salue L’Essenziale. Le cinéaste évite les écueils du spectaculaire et du cliché, alors même “que les films sur l’immigration peuvent être très mauvais : paternalistes, dénués d’authenticité ou condescendants”, développe l’hebdomadaire italien.

Un enthousiasme partagé par la grande majorité de la critique en Italie, où le film est sorti le 7 septembre, un an après l’arrivée au pouvoir de Georgia Meloni et de son gouvernement d’extrême droite. Matteo Garrone avait auparavant, en août, été couronné du Lion d’argent du meilleur réalisateur lors de la Mostra de Venise, et son acteur principal, le Sénégalais Seydou Sarr, du prix du meilleur jeune espoir.

Un roman de formation

Il faut dire que le jeune homme incarne avec brio son homonyme de fiction dans ce récit initiatique qui s’attache à montrer les horreurs et les souffrances du périple entrepris par les deux jeunes, autant que l’humanité et la résilience dont ils font preuve lorsqu’ils se retrouvent aux prises avec la violence des frontières. Bien avant d’atteindre les rives de la Méditerranée, Seydou et Moussa devront traverser des paysages inhospitaliers, et se défendre contre quantité de passeurs tout aussi impitoyables.

Tout commence à Dakar. Malgré l’interdiction de sa mère, Seydou prend le chemin de l’Europe, sur l’insistance de Moussa (incarné par Moustapha Fall). S’élançant dans un voyage dont ils n’imaginent pas les périls, les deux cousins partent “en secret et finissent par se perdre” à travers déserts et mer, au péril de leur vie, résume L’Essenziale.

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