Ces cafés animaliers qui exposent des espèces menacées d’extinction

Au Japon, les cafés dits “animaliers”, où les clients peuvent fréquenter des animaux comme des chats ou des chiens en prenant un thé ou un café, ne cessent de gagner du terrain.

En 2019, on compte désormais 430 établissements de ce genre au niveau national, avec une diversification considérable du concept : en plus d’animaux de compagnie classiques, certains cafés, appelés en anglais “exotic animal café” (EAC), accueillent des hiboux, des tortues, voire des singes.

Le hic, c’est qu’un nombre non négligeable d’espèces menacées d’extinction sont exposées dans ces établissements, dans des conditions parfois déplorables, ce qui pourrait à terme constituer une menace pour la biodiversité. Telle est l’inquiétude de deux chercheuses françaises et d’une activiste spécialisée dans le trafic d’animaux qui ont publié en janvier un rapport sur ces établissements dans la revue scientifique Conservation Science and Practice, a rapporté le quotidien japonais Asahi Shimbun.

Dans leur rapport, Marie Sigaud, biologiste au Museum national d’histoire naturelle, Cécile Sarabian, doctorante en primatologie, et Tomomi Kitade, ancienne présidente de l’antenne japonaise de l’organisation environnementale Traffic, ont recensé dans ces cafés 52 espèces menacées d’extinction classées dans la liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature (IUCN).

Après la douane, “plus aucun contrôle”

Parmi elles figurent des animaux comme la tortue étoilée de Madagascar et le loris lent pygmée, dont tout échange à des fins commerciales est interdit. “Plus de 60 % des espèces figuraient dans la Convention de Washington, texte intergouvernemental visant à protéger les espèces menacées de disparition”, rappelle le journal. “Il est possible que ces animaux aient été importés au Japon de manière illégale”, explique Marie Sigaud au quotidien.

Ce qui est problématique, c’est qu’au Japon les EAC entrent dans la même catégorie que les parcs zoologiques, dénonce la scientifique :

“Dans les zoos, les conservateurs ont été formés de manière spécifique et ont un diplôme, mais ce n’est pas le cas pour les cafés. Eux n’ont pas la vocation de réunir les conditions d’habitat dont les animaux ont besoin.”

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