Brice Lalonde et Yann Wehrling : « L’écologie politique doit accepter le nucléaire »

Les électeurs sensibles à l’écologie ne sont que 13 % à vouloir totalement arrêter le nucléaire.   - Credit:Mourad ALLILI / MAXPPP
Les électeurs sensibles à l’écologie ne sont que 13 % à vouloir totalement arrêter le nucléaire. - Credit:Mourad ALLILI / MAXPPP

Dans l'histoire de la construction de l'écologie politique, la peur du nucléaire a été structurante. Elle était née pendant la guerre froide de la menace d'une vitrification du continent européen si une guerre nucléaire avait lieu. Il s'est ensuivi l'angoisse de la pollution radioactive avec les traumatismes de Tchernobyl et de Fukushima. Les dangers du nucléaire militaire et civil sont réels et il serait idiot de les nier. À quoi il faut ajouter la question des déchets qu'on se contente de stocker.

Pour autant, l'impératif de décarbonation de nos économies doit nous interpeller. Les dérèglements climatiques dans le monde ne sont plus des prévisions, mais des réalités qui soulignent l'urgence de réduire les émissions de gaz à effet de serre. Il faut sortir des fossiles. Au surplus, le conflit en Ukraine a durement rappelé aux Européens qu'ils devaient réduire leur dépendance aux coûteuses importations de pétrole et de gaz.

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L'unanimité qui s'est faite sur cette obligation a permis à l'Union européenne de construire une ambitieuse législation pour réduire de 55 % ses émissions de gaz à effet de serre en 2030 par rapport à 1990. Hélas, à l'occasion des élections, voici que des partis appellent à rabaisser cette ambition et renoncer à l'effort. Ce n'est plus le changement climatique qu'il faudrait combattre, affirment-ils, mais les écologistes ! Disons bien fort au [...] Lire la suite