Bordeaux: Pauleta, Giresse... la tristesse des anciens joueurs face à la situation du club
Une bouffée d’oxygène au cœur d’une saison galère. Le public bordelais a voyagé dans les plus belles heures de son histoire mardi lors du match caritatif entre les légendes des Girondins et le Variétés Club de France (5-3) pour fêter les 100 ans du stade Chaban-Delmas. Zinedine Zidane, Bixente Lizarazu, Alain Giresse, Yoann Gourcuff, Pedro Miguel Pauleta et de nombreux autres anciens joueurs bordelais étaient associés pour l’occasion face à d’autres adversaires bien connus (Laurent Blanc, Fabien Barthez, Robert Pirès, Grégory Coupet). A l’issue de cette belle fête qui a permis de récolter 72.000 euros pour la Fondation Abbé-Pierre, quelques anciens du club au scapulaire ont témoigné de leur tristesse face à la situation actuelle des Girondins, empêtrés en deuxième partie de Ligue 2, deux ans après leur relégation.
"Sa place n’est pas en Ligue 2"
"Je suis arrivé un lundi à Bordeaux (en 2000), le lendemain, on avait joué à Nantes et j’avais marqué trois buts", s’est souvenu Pedro Pauleta, ancien buteur bordelais (2000-2003). "La semaine suivante, on est venu ici pour un match contre Guingamp et c’était mon premier souvenir dans le stade. L’histoire de Bordeaux est énorme et ce club ne peut pas rester longtemps en Ligue 2, il devrait revenir le plus vite possible en Ligue 1. C’est un club important du championnat de France."
"Ça me fait de la peine à moi, à tout le monde, à tous les anciens, au public, à la région", poursuit l’Aigle des Açores, auteur d’un doublé mardi. "C’est un club mythique en France, il fait partie des 3, 4, 5 grands clubs du football français. Sa place n’est pas en Ligue 2."
"Une forme de souffrance, de manque"
Même émotion pour Alain Giresse, meilleur buteur de l’histoire du club (182 buts) où il a passé 16 ans (1970-1986) et remporté deux titres de champion de France. "Ce n’est pas facile sur le plan sportif pour les Girondins actuellement", reconnait-il. "Ils ont assuré le maintien en L2, on en est là. Il faut passer par là, ça va prendre du temps pour que l’on retrouve les heures glorieuses. Dans la vie d’un club de plus de 140 ans, il y a des périodes. Il y en a eu des très belles mais aujourd’hui, ce n’est pas le cas."
Il savoure cette bouffée d’air frais offert au public bordelais, comblé par cet alignement de stars sur le terrain. "Si ça ne dépendait que du public, on serait champion de France", sourit l’ancien milieu de terrain international français (47 sélections, 6 buts), champion d'Europe en 1984. "Le problème, c’est que le football ne se joue pas dans les tribunes mais sur le terrain et aujourd’hui, c’est là que nous sommes en difficulté. Le public est prêt à vibrer, il en a envie, c’est ce qu’on a pu constater ce soir. Il y a une forme de souffrance, de manque. C’était une grande bouffée d’oxygène ce soir. Tout le monde repart ragaillardi à travers ce que le football peut permettre et ce que les Girondins sont capables de produire."