Bordeaux: le directeur d'école s'est suicidé après la mise en examen d'un de ses enseignants pour agression sexuelle

Cet homme de 60 ans avait, quelques jours avant de passer à l'acte, fait état de son mal-être pour ne pas avoir pu empêcher les actes de l'instituteur qui a depuis placé en détention provisoire.

Une communauté sous le choc et dans l'effroi. Ce lundi, le directeur de l'école privée catholique Saint-Genès La Salle de Bordeaux s'est donné la mort après l'interpellation d'un des instituteurs de son établissement, mis en examen et placé en détention provisoire après des accusations d'agression sexuelle sur mineur de 15 ans, voyeurisme sur mineur et détention d'images pédopornographiques.

L'homme, âgé de 60 ans et en poste depuis 22 ans, a contacté le matin même le responsable de son diocèse afin de lui indiquer ses intentions. Quelques heures plus tard, son corps a été retrouvé sur une voie de chemin de fer qui relie les villes d'Arcachon et de La Teste-de-Buch, en Gironde. Dans un premier temps, le lien entre cette mort et l'affaire qui secoue l'école n'avait pas été officiellement établi.

Quelques jours auparavant, il a également envoyé des courriers à différents membres de sa famille dans lesquels il faisait état de son mal-être lié à son incapacité à repérer et mettre fin aux comportements du professeur.

"C'est terrible"

À Bordeaux, l'émotion est immense après la mort du directeur. "C’est atroce, c’est tragique, c’est un tremblement pour toute la communauté éducative, les parents, les enfants, c’est terrible", dit Céline, une mère de famille, à BFMTV.

Également à notre antenne, Simon, un ancien élève de l'établissement, se rappelle quant à lui d'un homme cordial et affable, très apprécié au sein de la communauté.

"C’était un directeur très accueillant, chaleureux. Il était très sympa avec les personnes", décrit-il.

Afin d'épauler du mieux possible les élèves et le corps enseignant de l'établissement, l'inspectrice académique de Bordeaux Marie-Christine Hébrard a mis en place une cellule psychologique, ainsi qu'une cellule d'écoute.

"Nous avons des personnels formés spécifiquement pour recueillir la parole, pour accompagner les gens qui sont dans la douleur ou dans le deuil. Dès qu’on est sur des situations comme celle que traverse l’école Saint-Genès, nous sommes présents", dit-elle.

Dénoncé par quatre élèves

Les faits reprochés au professeur interpellé font suite à son comportement tenu lors d'une classe découverte "littoral" sur le bassin d'Arcachon, à Andernos-les-Bains, à laquelle participaient trois classes de CM2 de l'ensemble scolaire privé Saint-Genès La Salle.

Quatre élèves avaient alors alerté une maman accompagnatrice que cet enseignant "les avaient filmées sous la douche en passant son téléphone portable sous la porte des cabines individuelles", a indiqué la procureure de la République adjointe de Bordeaux Rachel Bray.

Le lendemain, le chef d'établissement signalait au parquet de Bordeaux des faits de voyeurisme aggravés et mettait en cause cet enseignant titulaire. Professeur de CM1, il remplaçait alors une collègue, selon Sud Ouest.

"L'exploitation du matériel informatique permettait notamment de découvrir des photos de jeunes filles sous la douche, plusieurs captures d'écran de vidéos au cours desquelles le mis en cause procédait à des attouchements de nature sexuelle sur mineures et quelques images à caractère pédopornographique téléchargées", précise la magistrate.

Après avoir nié l'intégralité des faits, l'instituteur a reconnu "une partie des faits reprochés".

Article original publié sur BFMTV.com

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