Des blessures invisibles (France 2) - Marie Denarnaud : "Je suis ravie que la télé m’offre de vrais rôles ambigus et complexes"

Qu’est-ce qui vous a séduite dans ce téléfilm ?

Marie Denarnaud : J’aime que mon métier me permette de témoigner de problèmes de la société dans laquelle je vis. C’est important pour moi, surtout s’agissant de la cause des femmes. La façon dont ce téléfilm traite des violences psychologiques conjugales, qui sont invisibles et donc très difficiles à déceler, m’a intéressée. Mon personnage est à la même place que les téléspectateurs, celle d’un témoin qui ne voit pas ce qui se passe sous son nez, mais qui va finir par ouvrir les yeux…

Vous incarnez Marion, la meilleure amie de Camille (Sarah Suco). Mais elle est aussi la soeur de Raphaël (Pierre Perrier), le mari et agresseur de Camille. Comment la décririez-vous ?

C’est une femme assez libre, qui n’a pas d’enfants et peut être assez égocentrée. Elle est à la fois très proche de son frère et de son amie, qu’elle a un peu perdus de vue quand elle a voyagé. Lorsque Camille va disparaître, elle va mesurer à quel point elle a été aveugle, à travers une enquête intime au plus proche d’elle, puisque l’agresseur est son frère.

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Quel est son cheminement ?

Marion va se trouver de façon très concrète à la place de Camille, sous le regard de son frère, quand elle débarque dans la maison de ce dernier pour l’aider avec les enfants. Dans cette position de femme au foyer, elle va prendre conscience que son amie a toujours été rabaissée, en tant que mère, femme, mais aussi par rapport à son physique, à sa capacité à travailler, etc.

Marion se reproche son aveuglement… Et vous, le comprenez- vous ?

Vu de l’extérieur, le couple est un endroit mystérieux, qui relève de l’intime. Il est donc difficile de s’immiscer ou de réagir, y compris quand on est témoins d’incidents, qui peuvent paraître anodins. Car il ne s’agit pas de coups. On a tous assisté à ce type de violences, sans être capables de les identifier. J’espère que ce film amènera les téléspectateurs à s’interroger sur certaines situations auxquelles ils ont été ou sont confrontés.

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