Bien-être au travail : ce qui marche (ou pas)

D’après une enquête menée auprès de plus de 8 500 employés de 65 entreprises au Royaume-Uni et réalisée par l’assureur Vitality en partenariat avec le Financial Times, les problèmes de santé psychologique au travail se sont accrus depuis le début de la pandémie. Selon cette étude, explique le Financial Times, “les employés qui sont capables d’adopter des modèles de travail hybrides − équilibrant leur temps entre le bureau et la maison − ont les niveaux les plus élevés de satisfaction au travail et les niveaux les plus bas d’absentéisme”, à l’inverse de ceux obligés de travailler dans des usines ou des commerces.

Les employeurs se disent donc de plus en plus attentifs au bien-être de leurs salariés :

“Ils ont exploré de nouvelles approches et de nouveaux outils, des applications de pleine conscience à la restructuration des rôles et des responsabilités. Cela a fait croître une industrie du bien-être qui propose des programmes prétendant améliorer la santé.”

Dans ses travaux, conduits chez British Telecom, Jan-Emmanuel De Neve, économiste à la Saïd Business School de l’université d’Oxford, montre que la présence de fenêtres dans les bureaux, notamment dans les centres d’appels, a un effet positif sur l’humeur et la productivité des salariés. Pour autant, selon le chercheur, prévoir des fenêtres ou proposer des cours de yoga ou de méditation ne va pas régler les problèmes structurels. Ce qu’il faut réellement aux salariés, ce sont de “bons rapports humains au sein de l’entreprise, des équipes de soutien, des programmes de mentorat, de l’autonomie individuelle, de la flexibilité et le sentiment que leur activité a un sens”.

Jeffrey Pfeffer, professeur de comportement organisationnel à la Graduate School of Business de Stanford et auteur de livres sur le sujet, souligne qu’il existe une cause plus profonde au malaise des salariés : l’insécurité économique. Selon lui, “au plus fort de la pandémie, de nombreux employeurs ont adopté des programmes de bien-être, car ils s’inquiétaient du recrutement et du maintien de leur personnel. Mais leur engagement s’est rapidement estompé depuis le récent ralentissement économique.” Il existe néanmoins des exceptions. Face à une récession, certaines entreprises comme le groupe industriel Barry-Wehmiller ont en effet préféré réduire les salaires plutôt que de licencier. De quoi apaiser un peu les salariés. Un peu seulement.

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