Badminton: "Il n’y a pas de mots", la joie de la paire Corvée-Labar qualifiée pour les JO 2024

Leur destin était entre les mains des frères Popov, Christo et Toma Junior. Après leur défaite, en deux sets, en huitième de finale des championnats d’Europe, les frangins envoient Ronan Labar et Lucas Corvée aux Jeux olympiques de Paris. Une qualification olympique qui aura tenu toutes ses promesses.

"J’espère que ce n’était pas mon dernier match international", lâchait, dépité, Ronan Labar en début de semaine après leur défaite en 16es de finale des championnats d’Europe. Lui, qui a prévu de prendre sa retraite cette saison, a bien cru ranger ses raquettes plus tôt que prévu. Ronan comptait tirer sa révérence aux Jeux olympiques de Paris. Mais cette contre-performance, en trois sets (18-21 21-15 16-21), aux Europes mardi, a fait rabattre les cartes. "On verra le résultat de Tomi et Christo. Ça serait dur de sortir sur cette défaite-là, si c’est la fin de ma carrière", ajoutait Ronan.

Parce qu’avec Lucas, ils pensaient avoir fait le plus dur. La semaine dernière, tous les deux partent au dernier moment au Kazakhstan en tournoi. A cet instant, au classement "Race to Paris", les frères Popov viennent de leur repasser devant pour seulement 55 points. Une seule paire pourra obtenir son ticket olympique. Il faut donc aller chercher des points précieux et seule une finale au Kazakhstan leur permet de reprendre l’avantage. Objectif atteint.

"On est très content de notre performance. On était venus pour prendre le maximum d’avance ici. Ça sera serré jusqu’au bout", analysait Ronan. Avec une victoire là-bas, la paire française arrive à Sarrebruck en Allemagne avec 1195 points d’avance. "C’est légèrement plus confortable d’être devant que derrière au classement. On a notre destin entre nos mains en s’offrant un bon résultat. Rien n’est acquis encore. Il nous reste une semaine intense", rappelle Lucas Corvée, 30 ans.

"Se qualifier aux JO était l’objectif principal"

Et il a eu raison. Cette dernière semaine de compétition aura tenu tout le monde en haleine. Mardi soir, Lucas et Ronan entrent en lice en Allemagne. C’est leur premier match aux championnats d’Europe et ils s’avancent en tant que favoris pour cette rencontre face à des Allemands. Défaite en trois sets.

Résultat amer pour Lucas Corvée: "Il nous a manqué un peu d’énergie et de contrôle dans le premier set. On a eu du mal à trouver nos sensations et notre meilleur niveau. C’était compliqué." Eux qui avaient leur destin entre les mains, l’envoient, ni une ni deux, dans celles de Christo et Toma Junior Popov. Le calcul est simple: si les frangins vont en quart de finale des championnats d’Europe, c’est eux qui obtiendront leur ticket olympique. La pression est maintenant du côté des Popov.

Jeudi matin, face aux Danois, Christo et Tomi n’ont rien pu faire, résultat sans appel: 21-8 21-13. "Il y a beaucoup de déception. C’est dommage de finir sur un non-match de notre part, on aurait pu donner plus. Malheureusement, on a tout essayé, tenté des choses. Beaucoup de déception de finir là-dessus", lâche Christo quelques minutes après le match. Pendant ce temps, Ronan et Lucas le savent: ils verront les Jeux de Paris cet été.

"On est super contents. Il n’y a pas trop de mots pour définir l’accomplissement et ce que ça représente pour nous. L’attente était longue, l’attente de la dernière journée, c’était le plus stressant. On a vécu ça a distance mais c’est un soulagement une fois que ça se termine. Ça aurait été plus sympa et plus émouvant de se qualifier sur une victoire plutôt qu’une défaite de quelqu’un d’autre. Mais ça permet de nous qualifier, c’était l’objectif principal", se réjouit, sans trop d’émotions dans la voix, Lucas Corvée.

"Vivre les JO de l’intérieur c’est assez incroyable"

Tous les deux, à 30 ans pour Lucas et 35 ans pour Ronan, vont découvrir des JO. "C’est incroyable. Moi je suis né dans une famille de sportifs donc depuis petit je suis le sport et notamment les Jeux. Mes premiers souvenirs remontent à 2004, après j’ai regardé de A à Z ceux de 2008. Mais de pouvoir les vivre de l’intérieur c’est assez incroyable", sourit Lucas. De plus, cet évènement aura une saveur particulière, Ronan mettra un terme à sa carrière à l’issue de la compétition.

"C’est un moment fort pour lui. Quand on a commencé ensemble, il y a trois ans on a dit qu’on tenterait tout jusqu’aux JO avec le but ultime d’y aller. On a réussi à l’atteindre. C’est gratifiant. Il terminera sa carrière de la plus belle des manières", poursuite Lucas. Maintenant place à un peu de repos mais surtout: "Ronan a décidé de venir à Paris ce jeudi soir pour se voir et célébrer ça."

Article original publié sur RMC Sport