"Une avancée cruciale": une nouvelle méthode à l'étude pour soigner le VIH

Un nouvel espoir mais pas de précipitations. Des chercheurs de l'université d'Amsterdam aux Pays-Bas ont partagé cette semaine à la presse les résultats de leurs travaux sur le virus de l'immunodéficience humaine (VIH), une maladie traitable mais encore aujourd'hui incurable dans l'extrême majorité des cas.

Les scientifiques des Pays-Bas affirment avoir réussi à éliminer le VIH accroché des cellules grâce à Crispr-Cas9. Cette technologie, qui a permis à la chercheuse française Emmanuelle Charpentier d'obtenir le prix Nobel de chimie en 2020, peut être très grossièrement résumée en des "ciseaux" agissant sur nos gênes.

"Ces résultats représentent une avancée cruciale vers la conception d'une stratégie de guérison", ont déclaré les auteurs, cités par Skynews.

Crispr-Cas9 permet de corriger nos gênes en modifiant ou corrigeant des informations, avec comme possible application, dans ce cas-ci, de s'attaquer au VIH logé dans nos organismes. Mais ce qui a pu être appliqué à l'échelle de la cellule n'a pas été appliqué à l'échelle d'une personne.

"Encore beaucoup de travail"

Quelle efficacité? Quelle sûreté sur le le long terme? Peut-on reproduire ce procédé à grande échelle? De nombreuses interrogations restent sur la table, du propre aveu des chercheurs concernés.

L'équipe de l'université d'Amsterdam insiste sur le fait que son travail n'est qu'une "preuve de concept" et qu'il ne permettra pas de guérir le VIH de sitôt, comme le rapporte la BBC.

"Il faudra encore beaucoup de travail pour démontrer que les résultats de ces essais cellulaires peuvent être appliqués à l'ensemble du corps dans le cadre d'une future thérapie", a commenté James Dixon, professeur spécialisé en cellules souches et thérapie génique.

Cette piste représente toutefois un espoir face à une maladie qui réussit à échapper aux scientifiques depuis des décennies. Un traitement permet de freiner son développement et ainsi permettre aux personnes séropositives de connaître une espérance de vie "quasi normale" (étude The Lancet, 2017).

Mais les cas de personnes soignées sont extrêmement rares. Moins d'une dizaine de patients identifiés ont guéri du VIH, toutes l'ont fait après avoir contracté une leucémie puis bénéficié d'une greffe, soit des circonstances bien particulières.

Article original publié sur BFMTV.com