En Australie, la composition des mystérieuses boules échouées sur les plages de Sydney se révèle peu à peu
INTERNATIONAL - Les précédentes hypothèses se confirment. Autour du 14 janvier, les autorités australiennes avaient annoncé le retour inquiétant de petites boules − blanches ou grisâtres − sur neuf plages au nord de Sydney. Allant jusqu’à provoquer la fermeture des bords de mer pour éviter à la population d’entrer en contact avec ces débris et ainsi opérer un nettoyage massif des côtes.
En Australie, les plages de Sydney encore victimes de boules mystérieuses échouées sur le sable
Ce mardi 21 janvier, les premiers résultats d’analyses sont tombés et sont sans équivoque sur la composition de ces boules, généralement pas plus grosses qu’une bille. À l’intérieur, les autorités ont identifié des acides gras saturés, des traces de la bactérie E. coli ou de bactéries fécales, comme l’indiquent les autorités australiennes, citées par la BBC. Plus surprenant encore, les boules contenaient également de la pierre ponce volcanique.
Une partie de celles récoltées lors du nettoyage des plages ces derniers jours a d’ailleurs été envoyée pour des analyses plus poussées à l’Autorité de protection de l’environnement de Nouvelle-Galles du Sud (EPA). La maire de Northern Beaches, Sue Heins, s’en remet désormais à ces nouvelles recherches pour permettre d’en identifier « la source » et ainsi « empêcher que cela se reproduise sur d’autres plages ».
Il faut dire que ces boules avaient déjà commencé à révéler leurs secrets, après avoir été qualifiées à tort de « boules de goudron » (à base de pétrole provenant d’une marée noire), lorsque ces débris avaient été repérés pour la première fois en octobre 2024. Après analyse, leur composition était bien différente de celles que l’on retrouve généralement après une fuite de pétrole dans l’océan, comme le rappelait The Guardian.
Les « fatbergs » comme suspect principal
Dans les boules australiennes, on trouve littéralement de tout. La BBC liste des molécules d’huile de cuisson, des résidus de savon, des médicaments contre l’hypertension, des pesticides, des cheveux, de la méthamphétamine et des médicaments vétérinaires. Sans oublier des traces d’excréments humains ou des PFAS (des substances chimiques très persistantes voire éternelles).
Nine popular swimming spots in Sydney's Northern Beaches have been forced to close after more ball-shaped debris washed up ashore. I think there was something similar at the beach that black balls instead of grey. pic.twitter.com/hk92xH8GdX
— Essa Grace Eldhose (@EssaEldhose) January 14, 2025
Une composition qui rappelait aux scientifiques celle des « fatbergs », ces amas de graisses − en tout genre − qui se forment dans les systèmes d’égouts ou d’évacuation d’eau.
À ce sujet, Sydney Water, chargée de la collecte, du traitement et de la distribution d’eau dans la région continue de rejeter les accusations sur un possible dysfonctionnement de ses usines de traitement des eaux : « il n’y avait aucun problème connu avec les systèmes de traitement des déchets de la ville », assure l’organisme. En octobre, Sydney Water avait pourtant reconnu « que les boules de goudron (terme employé avant que les analyses ne soient affinées) ont peut-être absorbé les rejets d’eaux usées, qui étaient déjà présents dans l’eau lors de leur formation ». En revanche, l’organisme estimait que ces mystérieuses boules ne s’étaient « pas formées à la suite de nos rejets d’eaux usées ».
La découverte en décembre de nouvelles boules (cette fois vertes, grises ou noires) sur d’autres plages de Sydney avait permis de prouver que quelle qu’en soit l’origine, le problème était encore loin d’être réglé. Et que certains éléments manquent encore pour permettre expliquer leur apparition de plus en plus récurrente sur les plages australiennes.
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