A Auch, tristesse face à la mosquée brûlée

L'intérieur de la mosquée d'Auch incendiée, le 25 août.

Dans la préfecture du Gers, à la communauté musulmane bien intégrée, l’incendie criminel du lieu de culte suscite l’incompréhension.

Salah, solide gaillard de 65 ans aux mains larges, est bouleversé de tristesse mais tente de dissimuler ses émotions pour rester digne. Il ne veut rien laisser transparaître : ni sa douleur, ni sa colère. Pour lui, comme pour les autres membres de la communauté musulmane d’Auch, l’incendie d’origine criminelle qui a ravagé leur mosquée dans la nuit de samedi à dimanche est une catastrophe à laquelle il ne s’attendait pas. Pas plus que les 25 000 habitants de la cité gersoise, choqués par cet acte volontaire qui a abouti à la destruction d’un lieu de culte. Comme si ses auteurs avaient voulu signifier leur hostilité à une partie de la population : la communauté musulmane.

Malgré l’intervention des pompiers, le bâtiment en crépi, surmonté d’un petit minaret, d’une superficie de 850 m2, est presque entièrement en ruines. Le toit s’est effondré. A l’intérieur, la charpente est calcinée. Les flammes se sont arrêtées à la chape de béton, un chantier d’extension de la salle de prière sur lequel Salah et d’autres fidèles travaillaient encore, bénévolement, dans la journée de samedi, quelques heures avant l’incendie. En arrivant sur les lieux du sinistre, les policiers ont senti une odeur d’essence et constaté l’arrachage d’un bout de grillage, faisant office de clôture à l’arrière du bâtiment. Lundi les enquêteurs de la PJ ont confirmé les premiers soupçons. Peu après, le procureur d’Auch, Pierre Aurignac, évoquait «un acte criminel et réfléchi».

Pas ingérable. Ce mardi après-midi, Salah accueille les experts de l’assurance venus estimer les dégâts. Arrivés de son Maroc natal en 1975 «avec un contrat d’embauche dans la construction», il fait partie de la première génération d’immigrés marocains venus s’installer dans la préfecture gersoise. Comme beaucoup d’entre eux, il s’est installé dans la cité du Garros, un ensemble d’immeubles HLM (...) Lire la suite sur Liberation.fr

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