Au Tchad, le spectre de la Russie plane sur la présidentielle

Le Tchad est le seul pays sahélien à abriter encore des forces françaises.   - Credit:Christophe Petit Tesson/AP/SIPA
Le Tchad est le seul pays sahélien à abriter encore des forces françaises. - Credit:Christophe Petit Tesson/AP/SIPA

« Après de nombreuses consultations et dialogues qui n'ont pas vraiment conduit à une vraie ouverture vers l'opposition avec des groupes qui se sont désengagés de ce processus », explique Sophie Desmidt, cheffe du département paix, sécurité et résilience auprès du Centre européen de gestion des politiques de développement (ECDPM) et « beaucoup de sang versé, à l'image des dizaines de manifestants tuée en octobre 2022 », l'élection présidentielle tchadienne se tient finalement, ce lundi 6 mai.

Vu de N'Djamena, le jeu démocratique semble respecté avec 10 candidats en lice pour briguer la magistrature suprême. De l'extérieur, l'issue du scrutin se révèle courue d'avance, grâce à la machine électorale que constitue le Mouvement patriotique du salut (MPS), le parti au pouvoir depuis près de trente ans et surtout l'armée qui a installé Mahamat Idriss Déby Itno à la tête de la transition à la suite de la mort de son père, Idriss Déby, tombé lors d'un affrontement avec des rebelles en avril 2021.

Ainsi, souligne l'experte belge, « les différents clashs survenus entre les forces sécuritaires et la société civile ont représenté un tournant en démontrant clairement que le président de la transition est très intéressé de se maintenir au pouvoir et que l'élection du 6 mai verra un renforcement de sa position dans le pays avec une continuation de son élan autocratique où l'armée et les forces sécuritaires joueront un rôle prépondérant dans la vie politique du pays. » Dans [...] Lire la suite