Au Royaume-Uni, 48 millions d’électeurs… et le roi, le roi, le roi ?

“J’ai demandé à Sa Majesté le roi la dissolution du Parlement. Le roi a répondu favorablement à cette demande.” Le 22 mai, Rishi Sunak annonce contre toute attente l’organisation d’élections législatives anticipées. Le prérequis vient d’être rempli : plus tôt dans la journée, Charles III a validé le principe d’une dissolution de la Chambre des communes.

En réalité, le monarque ne disposait que d’une faible marge de manœuvre. Comme dans bien d’autres domaines, le souverain a pris sa décision “sur conseil” du Premier ministre. Reflet d’un rôle de chef d’État en surplomb de la politique partisane, garant d’une certaine neutralité de l’institution monarchique.

“Le pouvoir du monarque s’est considérablement affaibli au cours des trois cents dernières années, note le magazine américain Time.

“La dernière fois qu’un monarque a refusé l’adoption d’une loi, c’était en 1708. Et la dernière préférence émise pour un candidat au poste de Premier ministre remonte à 1894, sous la reine Victoria. Pour autant, le roi conserve un pouvoir symbolique dans de nombreux aspects de la structure de gouvernance du pays.”

Quid des Lords ?

Par exemple, “une fois l’élection passée, le vainqueur devra aller demander la permission au monarque de former un gouvernement en son nom”, précise le journal Metro. Le roi et le chef du gouvernement discuteront ensuite chaque semaine des affaires courantes à l’occasion d’une “audience” privée au palais de Buckingham. “Dans ce contexte, beaucoup se posent la question suivante : le roi peut-il voter ?” En d’autres termes, le souverain a-t-il le droit de participer au choix du prochain gouvernement ?

Légalement, rien ne l’en empêche, répond le quotidien gratuit de Londres. Ce jeudi 4 juillet, Charles III fait théoriquement partie du corps électoral de 48 millions de personnes appelées à renouveler les 650 élus de la Chambre des communes. Mais le “monarque choisit volontairement de s’abstenir”, tranche Metro.

“Il est attendu du roi qu’il reste ‘au-dessus de la mêlée’, et cette décision de ne pas voter reflète cette position”, explique le constitutionnaliste Craig Prescott auprès de Sky News. Pour cette même raison, les principaux membres de la famille royale aussi restent chez eux le jour du scrutin. “Les préconisations du Parlement prévoient qu’il est contraire à la Constitution pour eux de voter”, souligne Metro.

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